Acheter des livres jeunesse d’occasion pour ma crèche ou ma MAM
Le plaisir de la lecture pour les tout-petits avec les pros de la petite enfance - Faire découvrir la lecture dans un établissement d’accueil du jeune enfant EAJE, pourquoi ?
La lecture possède de multiples vertus pour les enfants comme pour les adultes, pour la concentration, la gestion du stress, ou encore pour la mémoire. Initier les enfants, dès leur plus jeune âge, à la lecture les aide à développer ces facultés tout en favorisant leur éveil et l’acquisition du langage.
La lecture est un moment partagé entre les enfants et avec les adultes dans la crèche et la MAM.
La diversité des formats et des genres, avec des livres interactifs par exemple, permettent également de leur faire découvrir le plaisir d’écouter une histoire et de découvrir l’objet livre tout en s’amusant.
Quels livres d’occasion acheter pour les enfants de 0-3 ans ?
Différents types de livres sont adaptés aux enfants, afin de leur faire découvrir le livre sous toutes ses formes. Certains livres leur permettent de faire cette découverte en autonomie, et d’autres sont plutôt destinés à une lecture par les adultes de l’EAJE et/ou des partenaires extérieurs (association, bibliothèque…).
Voici quatre formats de livres permettant aux enfants de découvrir le livre en tant qu’objet, et par extension, la lecture :
- Les imagiers : Les imagiers sont des formats parfaits pour l’apprentissage en autonomie de leurs premiers mots, grâce aux images. Les imagiers permettent également de familiariser l’enfant avec certaines thématiques (les saisons, les animaux, les aliments…).
- Les livres jeux : Tout comme les livres interactifs, les livres jeux permettent à l’enfant d’utiliser ses sens pour son apprentissage du langage, des couleurs par exemple, de la lecture et pour découvrir le contenu d’un livre de façon ludique.
- les livres pop-up ou livres animés : ouvrages qui ont des mécanismes qui s’ouvrent, bougent… font vivre l’histoire. Ils permettent de capter l’attention des enfants, même des plus petits. Petit bémol : leur fragilité ne permet pas une manipulation directement par les enfants dans la plupart des cas.
- Les livres interactifs : Ils favorisent l’apprentissage du langage, des sons, mais aussi le développement de leurs sens.
Il est aussi intéressant d’alterner les moments de découverte du livre et de la lecture en autonomie avec des moments où l’histoire est racontée à l’enfant. Les contes et les histoires courtes, adaptés à l’âge de l’enfant sont l’idéal.
Pourquoi acheter des livres d’occasion pour les enfants de 0-3 ans ?
L’achat de livres neufs peut rapidement devenir un investissement, notamment pour les livres pop-up et les livres jeux. L’achat de livres de seconde main représente une alternative pour proposer aux enfants des ouvrages variés, tout en faisant des économies et en limitant son empreinte carbone.
En plus, dans un EAJE / dans une crèche, il peut être nécessaire de renouveler régulièrement ses livres pour changer les histoires, et garder l’attention des plus jeunes. Là encore, l’achat de livres d’occasion reste une bonne solution, pour faire découvrir la lecture aux enfants.
Il existe de multiples façons d’acheter des livres d’occasion par sa crèche ou sa MAM, n’hésitez pas à les explorer !
Article rédigé en collaboration avec le site Livrenpoche
Livrenpoche, site internet spécialisé dans la vente de livres et produits culturels d’occasion depuis 22 ans, dépend de la coopérative bretonne ChouetteCoop, basée à Kervignac dans le Morbihan. Cette coopérative à but non lucratif œuvre pour l’insertion professionnelle et le réemploi. Sur son site Livrenpoche, plus de 600 000 articles sont mis en vente à petits prix, dont 8 000 livres destinés à la petite enfance triés par catégorie d'âge.
Imagiers, abécédaires, contes, albums… Un large choix est disponible pour initier les enfants au plaisir de la lecture. Acheter des livres sur Livrenpoche permet aussi de réaliser un geste éco responsable et de soutenir leurs valeurs sociales et solidaires.
Acheter des jouets d'occasion pour ma crèche ?
D’après l’ADEME (Agence de la transition écologique), 100 000 tonnes de jouets sont jetées chaque année en France soit 40 millions jeux et jouets au total. Et les jouets destinés aux pros de la petite enfance n’échappent pas à la règle.
La loi AGEC pour les pros de la petite enfance et les jouets
Pourtant pour les collectivités, la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire) a changé la donne, en particulier l’article 58 de cette loi du 10 février 2020 qui lutte contre le gaspillage et pour l’économie circulaire. Elle a introduit pour les collectivités et les achats publics l’obligation d’acquérir des produits issus du réemploi et/ou de la réutilisation et/ou comportant des matières recyclées. Le décret du 9 mars 2021 précise également la liste des produits concernés et les proportions minimales par catégorie d’achats. Les jeux et de jouets pour les crèches, ludothèques, périscolaires…, n’échappent pas à cette obligation. Les collectivités sont dès à présent tenues d’acheter au moins 20 % de jouets issus du réemploi ou de la réutilisation ou intégrant des matières recyclées dont 5 % issus du réemploi ou de la réutilisation.
Au-delà de cette obligation légale pour les collectivités, l’achat de jouets de seconde main par tous les pros de la petite enfance a de nombreuses vertus : économique, écologique, santé environnementale…
Pourquoi acheter des jeux et jouets d’occasion pour équiper un EAJE (crèche, MAM) ?
C’est mieux pour le porte-monnaie
Vous le savez : La création d’une structure d’accueil du jeune enfant impose de nombreuses démarches et un budget important. Lorsqu’on a passé les étapes administratives et que les feux sont au vert pour l’installation, il est alors temps de penser à l’aménagement. Les catalogues de matériels de puériculture professionnels sont de sortie et la liste s’allonge… tout comme le budget ! En ces temps d’inflation et de baisse du pouvoir d’achat, le choix des jouets de seconde main permet de continuer à se faire plaisir tout en préservant son budget.
C’est mieux pour la planète
La majorité des jouets est aujourd’hui fabriquée en Asie. Ils ont donc traversé la moitié de la planète pour arriver jusqu’à nous. Cela impacte directement la planète avec la production massive de CO2. Par ailleurs, ces jeux et jouets pour bébés sont à durée d’usage courte et à base de matériaux souvent peu ou mal recyclables. Nous allons donc très vite les retrouver dans les poubelles de nos déchetteries. Acheter de seconde main ces jouets pour votre crèche permet de prolonger leur durée de vie et donc d’avoir un impact plus positif sur l’environnement.
C’est mieux pour la santé de bébé
L’achat de seconde main permet aussi de limiter la présence de substances nocives dans l’environnement proche du nouveau-né. On connait tous et toutes l’ « odeur de neuf » d’un meuble, d’un tissu, d’un plastique… source de produits toxiques pour bébés. Ces substances viennent à l’ouverture des cartons polluer l’air de bébé et les enfants y sont plus sensibles qu’un adulte (peau plus fine, poumons non matures…). Ces substances toxiques vont mettre plusieurs mois avant de s’évacuer du produit neuf. Il vaut donc mieux acheter des jouets d’occasion qui vont moins émettre de substances nocives. A garder en tête que certains jouets en plastique vieillissent mal et peuvent être sources de COV lors du nettoyage. Il faut comme pour les achats neufs privilégier les achats de produits en matières stables : tissus en coton, bois brut, inox…
Vous souhaitez acheter des jeux et jouets de seconde main pour votre crèche ? Il faut maintenant partir à leur recherche.
Comment acheter des jeux et jouets d’occasion pour équiper un EAJE (crèche, MAM) ?
Il faut être vigilant sur la sécurité en particulier le marquage CE présent sur chaque jouet acheté de seconde main. Chaque jouet d’occasion avant d’arriver dans la crèche ou la MAM devra être soigneusement vérifié et nettoyé (avec un produit adapté aux bébés). Un protocole partagé dans l’établissement doit être mis en place pour éviter tout problème.
Où acheter des jouets d’occasion pour une crèche ?
Vide greniers / vide dressing
Vide-greniers, magasin en dépôt-vente… chaque week-end en France des lieux de ventes physiques de seconde main permettent de trouver les choses dont vous avez besoin à tout petit prix. Les dates et lieux sont souvent indiqués sur les réseaux sociaux, dans la presse locale, ou sur des sites spécialisés. Certaines crèches donnent des budgets à leur équipe pour renouveler leur jeux et jouets directement. Il faut alors réaliser un reçu d’achat à des fins comptables (document à présenter en frais professionnels pour le remboursement).
Don des particuliers et des familles
Lors de la création d’une nouvelle structure ou via les familles accueillies, vous pouvez faire un appel aux dons de jouets.
Site de ventes entre particuliers
Les sites de vente ont tous un rayon jouets d’occasion : Vinted, Leboncoin… vous avez la possibilité de consulter de multiples annonces autour de vous et/ou en fonction de vos besoins. Quelques petits conseils :
- Un petit comparatif des prix est important pour éviter les mauvaises surprises,
- Il faut prendre le temps de bien poser toutes vos questions en particulier sur les points de sécurité,
- les frais de livraison peuvent être chers si vous souhaitez vous faire livrer.
Comme pour les vide-greniers, il faut demander aux vendeurs un reçu d’achat à des fins comptables.
Réseaux locaux
Emmaüs vous connaissez surement ? Ce réseau national regroupe presque 300 structures qui interviennent dans les domaines de l’action sociale, de l’insertion, de l’hébergement et du logement… L’argent récupéré par les ventes permet de réaliser leurs actions de solidarité. Vous avez surement une communauté Emmaüs à côté de chez vous, pour la trouver : https://emmaus-france.org/
D’autres associations de solidarité nationales ou locales organisent aussi souvent des ventes : Secours populaire, Caritas…Vous pouvez aussi regarder du côté des ressourceries et recycleries ou du réseau spécialisé Rejouons Solidaire https://www.rejouonssolidaire.fr/ . Ces structures locales collectent les objets pour les valoriser et les revendre dans une démarche d’économie circulaire. Elles peuvent fournir une facture à votre crèche sur demande.
Magasins spécialisés de jouets
Et oui, beaucoup de grandes marques aujourd’hui ouvrent des rayons « Seconde main » dans leurs boutiques ! On y va pour le choix, tout en restant focus sur le rayon d’occasion pour ne pas se laisser tenter par le reste des produits.
Achat de jouets reconditionnés pour ma crèche
La limite de la seconde main : la qualité, l’hygiène et la garantie ! Et oui, on ne sait pas toujours ce qu’on achète : comment les produits d’occasion ont été utilisés, nettoyés, parfois abimés… Mais il existe une solution aussi pour ce sujet : le reconditionné ! Et oui on en est convaincu à TiKoantik, la seconde main est une alternative pour tous les produits de bébés même les plus techniques, donc n’hésitez plus. L’offre de jouets reconditionnés est émergente mais se développe à grande vitesse pour répondre toujours plus à vos besoins.
Et pourquoi pas des toilettes sèches dans ma crèche ?
A l’heure de la sobriété et des périodes de sécheresse, nombreux sont ceux, particuliers comme professionnels, qui se posent les questions d’adapter leurs locaux pour faire face à ces nouveaux enjeux. Electricité, chauffage, eau… plusieurs postes de dépenses peuvent être passés en revue.
Si ces différents domaines intéressent plus particulièrement l’aspect technique du bâtiment, intéressons-nous plus particulièrement à la possibilité d’économiser l’eau. De nombreuses pratiques quotidiennes permettent de contribuer à faire quelques économies d’eau : installer des robinets poussoirs (ou à détecteur de mouvements) ainsi que des mousseurs sur tous les robinets, prévoir l’utilisation de Mr Bidon (les enfants vident leur verre dans un bidon en fin de repas, ce qui servira ensuite aux activités ou à l’arrosage des plantes) …
Evidemment il existe un poste de dépenses d’eau non négligeables pour tout bâtiment : si on compte 3 à 12L d’eau par chasse d’eau alors on comprend tout de suite que réussir à se passer plus ou moins complètement de ces eaux de chasse d’eau aura un impact important sur votre consommation.
Si utiliser les eaux de pluie dans les sanitaires n’est pas une pratique autorisée par crainte que les enfants ne puissent boire cette eau potentiellement contaminée, il existe bel et bien une autre façon d’économiser de l’eau dans les toilettes.
Nous connaissons tous le principe des toilettes sèches, que l’on voit fleurir dans les festivals ou bien de plus en plus dans les maisons particulières. Alors combien sommes-nous à connaître une structure d’accueil de la petite enfance équipée de ce genre de toilettes ? bien peu encore ! Que ce soit par souci d’économie ou par choix pédagogique, l’installation de toilettes sèches est une pratique encore peu courante, mais pourtant bel et bien autorisée par la PMI (se renseigner auprès du service de PMI compétent dans votre département, c’est le cas en Morbihan ainsi que dans d’autres départements mais nous n’avons pas l’information pour tous les services).
L’aménagement des sanitaires dans les crèches
L’aménagement des sanitaires, conventionnels ou non, pose toujours des questions aux pros de la petite enfance : comment respecter la pudeur de chaque enfant ? comment y être tout de même présent pour les accompagner ? doit-on installer des urinoirs ?... La réponse à toutes ces questions pourrait bien se trouver dans le choix des toilettes sèches ! car en ce qui concerne le design, si vous commencez à vous intéresser à la question vous trouverez une multitude proposition !
Une des conditions requises pour obtenir l’agrément de la PMI est de pouvoir laisser aux enfants le choix d’utiliser des toilettes sèches ou des toilettes conventionnelles, il faudra donc bien penser à permettre l’accès à l’une et à l’autre des installations lors de vos réflexions.
Les premières initiatives ont souvent été portées pour solutionner la problématique qui peut se poser lorsque les enfants sont à l’extérieur : et oui vous savez, les enfants qui veulent aller faire pipi alors que tous les pros sont dehors… ce qui impose que l’un d’entre eux rentre également, laissant par la même occasion le groupe d’enfants avec un pro de moins.
Des toilettes sèches en extérieur
Certaines structures d’accueil ont trouvé la solution à ce problème en installant des toilettes sèches à l’extérieur. Et bien plus que de poser souci aux enfants, ils ont pu constater que cet aménagement était en fait une formidable attraction ! et oui, quoi de plus amusant que de recouvrir son caca avec de la sciure ? faire participer l’enfant aux actes de sa vie quotidienne, on le sait, c’est un pas de plus vers son autonomie, d’autant plus lorsqu’il le fait de manière ludique.
Vous l’aurez compris, cette installation est complètement intéressante pour nos structures d’accueil, tant du point de vue pédagogique (apprentissage du réemploi des déchets, économie d’eau…) qu’économique. En revanche, avant d’adopter définitivement ce système il conviendra tout de même de se poser quelques questions pratiques, notamment en premier lieu concernant la gestion des déchets. Qu’elle soit faite sur place ou par un organisme extérieur il est nécessaire de questionner la fréquence de vidage des contenants, ainsi que l’adhésion de l’équipe qui s’en occupera. Pour les structures déjà équipées cela semble ne poser aucun souci, c’est simplement une poubelle en plus à sortir. Pour ceux qui aimeraient s’occuper eux-mêmes du compostage, il sera tout de même nécessaire de se former de manière plus approfondie (notamment pour apprendre le compostage de ces déchets et les différentes façons de les réutiliser).
Pour ceux qui s’interrogeraient sur l’adhésion des parents, il sera évidemment nécessaire de les informer et de leur montrer l’installation mais les retours sont plutôt positifs, les parents étant de plus en plus conscients des enjeux écologiques de notre temps et de la nécessité d’y sensibiliser nos enfants.
Quant à la question hygiénique qui pourrait interroger certains, aucune étude n’est venue confirmer (ou infirmer) les premières constatations de certaines équipes : les épidémies de gastroentérites seraient moins nombreuses depuis l’utilisation de toilettes sèches. Une tentative d’explication de ce phénomène tendrait à dire que les bactéries étant bien souvent très à l’aise dans l’eau, l’absence d’eau sur les cuvettes des toilettes ferait diminuer leur présence et donc la contamination des enfants.
Photo illustration : Amy Reed sur Unsplash
Les ateliers « du rien » à la Maison de la Petite Enfance de Lanester
L’hiver dernier, les assistantes maternelles de la crèche familiale de Lanester, à leur initiative, ont expérimenté les ateliers « du rien ».
Les ateliers "du rien" en crèche, qu’est-ce que c’est ?
Un groupe d’une dizaine d’enfants, entre 10 mois et 3 ans, avec 3 ou 4 pros de la petite enfance. Le groupe investit pendant 1h une salle vide de mobilier et de jouets.
Les enfants sont pieds-nus et vêtus de manière à ne pas entraver leurs mouvements.
Les ateliers "du rien" en crèche, comment cela se déroule ?
Le groupe arrive dans une salle de la Maison de la Petite Enfance. Les enfants sont accompagnés de leur assistante maternelle référente, chez qui ils sont accueillis de manière régulière.
Les adultes leur expliquent que l’on va aller jouer dans la salle pendant 1h environ. Les adultes se répartissent dans la salle et s’assoient au sol.
Les échanges par la parole sont volontairement inexistants ou limités au strict minimum.
Les enfants peuvent prendre possession de l’espace à leur guise.
Quels sont les avantages des ateliers "du rien" en crèche ?
Pour les enfants :
- Après les premières minutes de la séance, qui sont généralement consacrées à courir, les enfants appréhendent l’espace de manière très calme. Ils s’observent beaucoup les uns et les autres, s’imitent, cherchent à communiquer.
- Aucune réaction d’agressivité n’a été observée, les enfants trouvent très souvent eux-mêmes une réponse aux conflits, non violente.
- Les enfants communiquent entre eux très facilement, pas forcément par la parole. Ils s’observent, s’écoutent, partagent. Des relations riches en échanges se tissent, avec beaucoup de créativité.
Pour les pros de la petite enfance :
- L’adulte se tient disponible pour les enfants s’ils ont besoin d’être rassurés mais ne les sollicite pas spontanément. Il reste disponible, sans être interventionniste. L’ambiance de la séance est calme. Les échanges, même très peu verbaux, sont riches et créatifs !
- La seule règle « on ne se fait pas mal et on ne fait pas mal aux autres » est très facilement respectée.
- Les pros de la petite enfance peuvent observer les interactions entre enfants.
Pour les enfants et les adultes :
Dans notre société qui évolue de manière très rapide, en permanence, les enfants sont sollicités en tout le temps et partout.
Ces ateliers permettent de « ralentir », d’expérimenter des jeux et relations humaines autrement, en prenant le temps, sans stimuli excessif.
Les enfants y sont sensibles, et les pros de la petite enfance aussi !
Article rédigé par : Marie Hubert, puéricultrice, directrice adjointe de la crèche familiale de Lanester
La Maison de la Petite Enfance Lucie Aubrac de la ville de Lanester regroupe accueil collectif et accueil individuel grâce à un multi accueil, une halte-garderie et une crèche familiale. Avec une capacité d’accueil de plus de 75 enfants et déjà labellisée Ecolo Crèche, la structure cherche en permanence à questionner ses habitudes et teste de nouvelles pratiques du quotidien, pour le bonheur des petits et des pros de la petite enfance.
Equiper son lieu d’accueil de l’enfant avec du matériel de seconde main
La création d’une structure d’accueil du jeune enfant impose de nombreuses démarches et un temps considérable de réflexion. Lorsqu’on a passé les étapes administratives et que les feux sont au vert pour l’installation, il est alors temps de penser à l’aménagement. Les catalogues de matériels de puériculture professionnels sont de sortie et la liste s’allonge… tout comme le budget !
Et si, pour une fois, on essayait de raisonner différemment ? Pour une question budgétaire d’une part, mais aussi une question environnementale, dans le but d’éviter la surconsommation.
La sobriété dans l’achat de matériel de puériculture pro
Première étape : établir une liste des matériels indispensables à l’accueil des enfants, des matériels que l’on est certains d’utiliser tous les jours. En prenant le temps, pour chacun d’entre eux, de peser le pour et le contre de son utilité. Commence alors un autre long travail de visualisation, de projection dans notre futur espace, rempli de bébés, d’enfants et de pros de la petite enfance. De quoi ai-je besoin pour les accueillir ? faut-il un banc pour s’assoir, un grand plan de change pour les parents ou simplement un tapis ? des casiers, des porte-manteaux ? mais où vont dormir les tout-petits pour leur sieste du matin ? dans un lit à barreaux dans le dortoir ? un lit bas ne serait-il pas plus pratique qu’un lit surélevé ?...
Beaucoup de questions qui, si on se concentre exclusivement sur le besoin (et non sur l’envie) ne laisseront la place qu’au matériel nécessaire. L’ambition première de toutes les structures d’accueil du jeune enfant est d’assurer la réponse aux besoins primaires des enfants. Et pour cela, nul besoin de dépenser beaucoup, bien au contraire.
Une fois votre première liste établie, la deuxième étape débute. Il vous faut vous procurer ce matériel indispensable à l’ouverture. Là encore de nombreuses questions vont se poser.
Les COV et la santé environnementale pour bébé
Il est aujourd’hui impossible de faire l’impasse sur la question de la santé environnementale. On sait que les enfants passent 90% de leur temps en intérieur, il est donc primordial que cet environnement soit le plus sain possible.
Et en matière de prévention de la santé, travailler à diminuer les sources de pollution de l’air intérieur est un des facteurs clé pour permettre de limiter l’exposition de nos enfants aux polluants en tous genre. Les Composés Organiques Volatils COV sont une des catégories de polluants majeurs repérés par les agences de sécurité sanitaire. Malheureusement, ils sont partout : dans les peintures, les vernis et les colles qui entrent dans la fabrication des mobiliers, des jouets, des tapisseries… Partout !
Certains fabricants travaillent sur la composition des produits pour faire diminuer leurs quantités.
Ce qu’il est également important de savoir, c’est que l’émission de ces polluants est maximale lors de la sortie d’usine. Elle décroît ensuite rapidement dès que le produit est mis à l’air libre. Ainsi on conseille toujours, surtout pour des espaces destinés aux enfants, de déballer le matériel et le laisser en extérieur pendant au moins un mois avant l’arrivée des enfants. L’autre solution bien plus efficace est de s’équiper en matériel qui ont déjà relargués une grande partie de leurs COVs dans leur première vie. Je parle bien sûr de matériels de seconde main.
Equiper son lieu d’accueil de l’enfant avec du matériel de seconde main
Pour beaucoup, seconde main rime avec « ancien », « démodé », « abimé ». Pourtant, ce qu’il serait important de vérifier avant tout, c’est bien la fonctionnalité du produit. Car s’il remplit correctement la fonction pour laquelle il a été créé et qu’il est toujours aux normes en vigueur, le matériel est bien évidemment toujours utilisable.
Une des autres raisons qui pourrait terminer de vous convaincre pour franchir le cap de l’achat de seconde main, ce sera peut-être la contrainte règlementaire imposée par la loi AGEC. Cela ne concerne évidemment que les structures soumises aux marchés publics. Depuis le 1 janvier 2022 la loi Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire impose aux acheteurs publics de consacrer au minimum de 20% de leurs achats à des produits reconditionnés ou issus du réemploi (le taux varie en fonction des catégories de produits, concernant les matériels de puériculture, le taux minimum est de 20%). La consultation des offres des fournisseurs devra donc permettre de porter une attention particulière à ces critères afin répondre aux objectifs imposés par la loi.
L’imaginaire collectif se borne bien souvent à penser l’accueil de l’enfant comme un endroit propre, sécurisé, harmonieux… ne pourrait-on pas obtenir tout cela avec des matériels de seconde main ? S’ils sont vérifiés et nettoyés les deux premiers critères seront remplis. L’harmonie quant à elle tient beaucoup à des questions esthétiques : des couleurs, des formes, des matières qui se correspondent bien. Et si la « beauté » actuelle, souvent mise en avant par des standards uniformes, ne demandait qu’à être réinventée pour venir se trouver dans des assemblages d’objets colorées, divers et variés ? N’avez-vous jamais remarqué lorsque vous rendez visite à des amis, à quel point ces chaises toutes différentes autour de la table, n’apportent pas une idée de mauvais goût mais plutôt de jovialité, de vie, et enrichissent l’espace dans lequel elles se trouvent ? On pourrait tout à fait imaginer la même ambiance chaleureuse dans un espace d’accueil, où tous les mobiliers et matériels, chinés au gré des besoins, trouveraient leur place au sein de cet espace de vie enfantin. L’accueil n’en porterait alors que mieux son sens et sa définition.
Vous constaterez très vite, en vous équipant de matériels de seconde main, que votre budget sera allégé. De quoi vous permettre une troisième étape, celle de la liste des petits plaisirs : s’équiper de matériels sensoriels, faire intervenir une conteuse, organiser des sorties nature… autant de petits plaisirs qu’il conviendra toujours de réfléchir dans une optique non consumériste mais bien créatrice d’expériences intéressantes pour les enfants, et les pros de la petite enfance !
PS : nous n’oublions pas de vous préciser qu’une des habitudes les plus importantes à adopter (bien avant l’achat d’occasion ; tant pour votre vie professionnelle que votre vie personnelle) est d’aérer les espaces intérieurs au moins deux fois 10 min par jour. C’est le moyen le plus simple et le plus efficace de faire diminuer les polluants de l’air intérieur, avec également la limitation des produits ménagers et l’attention portée à leur composition.
A propos de l’autrice :
Sophie Garnier est infirmière puéricultrice. Après avoir exercé en services hospitaliers de pédiatrie et néonatologie, elle a ensuite travaillé en PMI (Protection Maternelle et Infantile). Elle a rejoint l’équipe Tikoantik en décembre 2022 en tant que conseillère vente pour accompagner et conseiller les clients professionnels.
Le top 5 des nouvelles pratiques pour les pros de la petite enfance en crèche, MAM,…
Le top 5 des nouvelles pratiques pour les pros de la petite enfance en crèche, MAM,…
Loin d’être de simples lubies, de nouvelles pratiques se sont doucement intégrées dans le quotidien des familles françaises. Si elles sont pour certaines encore méconnues, leur intérêt pour les enfants a pourtant déjà fait ses preuves. Et pourquoi nous n’intégrerions pas ces nouvelles façons de prendre soin de nos bambins dans nos structures d’accueil ? Petit tour d’horizon de 5 d’entre elles !
Pratique N°1 : Le portage avec un porte-bébé ou une écharpe en tant que pros de la petite enfance
Etonnamment, malgré les nombreuses démonstrations des bienfaits du portage pour les enfants, la pratique du portage dans les structures d’accueil n’est pas si courante. Les freins ont pu, à une époque, être liés à des directives parentales. Aujourd’hui ils sont de plus en plus nombreux à pratiquer le portage dans leur vie quotidienne et n’émettent souvent aucune réticence à ce que leur enfant soit porté dans la journée par les pros de la petite enfance qui l’accueillent. Alors pourquoi cette pratique a-t-elle du mal à faire sa place dans nos structures d’accueil, tant individuel que collectif ?
Les anciennes croyances faisant du bébé porté un enfant capricieux tendent à disparaître pour les nouvelles générations de professionnelles. Les freins qui semblent être les plus prégnants sont ceux liés à l’outil en lui-même, le moyen de portage : « trop compliqué à installer », « provoque des maux de dos », « donne chaud »… il existe autant d’argument que de professionnels non initiés au portage.
Car une fois que vous avez porté confortablement un bébé contre vous, lové dans une écharpe (ou un autre moyen de portage) alors l’ocytocine que vous aurez reçue vous donnera forcément envie de recommencer. C’est comme ça, porter un bébé contre soi provoque chez le porteur et le porté, une décharge d’ocytocine, qu’on connaît mieux sous le nom de « hormone du bonheur ».
Alors levons ces freins une bonne fois pour toute ! Porter un enfant avec un équipement comme un porte-bébé ou une écharpe de portage ne doit pas faire mal au dos du pro de la petite enfance : si c’est le cas, alors revoyons l’installation, les réglages, et si besoin changeons de moyens de portage. Nous n’avons pas tous la même géographie corporelle et le porte-bébé que vous adorez ne conviendra pas forcément à votre collègue qui préfère porter en écharpe. De la même manière, la matière du tissu a aussi son importance dans le choix de son outil de travail… qui pourra aussi évoluer en fonction des enfants puisqu’eux aussi ont leurs petites préférences !
Tester plusieurs modèles et réglages, en se faisant aider d’une monitrice qui pourra trouver des adaptations pour un confort optimal… c’est la clé d’un portage réussi !
Tous les bébés n’aiment pas être portés, tous n’en n’ont pas forcément besoin et surtout pas tout le temps. Aussi, après avoir trouvé le moyen de portage qui nous convient on pourra installer l’enfant pour l’accueillir et faciliter la transition du parent au professionnel, le réconforter lorsque la peur pointe le bout de son nez, apaiser le reflux post prandial ou faciliter l’endormissement… tous les enfants ont besoin de proximité avec l’adulte à un moment, à nous de repérer quand. Une fois installé, l’enfant s’apaise, et nous sommes toujours présents pour les autres enfants puisque nos bras sont libres.
Pour plus de détails sur la pratique du portage par les pros de la petite enfance, consultez notre article dédié.
Pratique N°2 : La Diversification Alimentaire Menée par l’Enfant (DME) en tant que pros de la petite enfance
Elle est trop rapidement résumée comme étant l’opposé de la diversification conventionnelle, à savoir l’introduction d’aliments complémentaires au lait sous formes de purée/compote. C’est un raccourci facile à faire mais qui omet de nombreuses composantes de cette « technique » finalement peu pratiquée si on s’attache à la pratiquer entièrement, c’est-à-dire : « lui offrir de la nourriture saine, lui faire partager les repas en familles, s’assurer que seul l’enfant met les aliments dans sa bouche, lui faire confiance concernant quoi manger, dans quelle quantité et à quelle vitesse, ainsi que lui proposer de la nourriture à attraper avec les doigts » (définition de Gill Rapley qui a popularisé cette pratique en Angleterre dans les années 2000).
Aucune étude scientifiquement intéressante n’a permis d’établir des résultats probants sur les bénéfices de cette pratique. Mais il en est de même pour les risques encourus. Il convient donc de rester raisonnable dans un sens comme dans l’autre. La DME favoriserait le développement de la motricité, de la mâchoire et des dents, ainsi que l’acquisition de bonne habitudes alimentaires. De même, le risque d’étouffement ne serait pas augmenté par rapport à la diversification dite conventionnelle.
Il faut également se rassurer quant à la pratique d’une diversification dite « mixte », c’est-à-dire celle qu’on entend comme alternant DME à la maison et diversification conventionnelle à la crèche (ou inversement). On peut parfois lire qu’il est dangereux de faire de la DME avec un bébé habitué aux purées lisses, pourtant, les spécialistes de cette question vous diront que le réflexe nauséeux (GAG reflexe) ne se perd pas et permettra donc à l’enfant de recracher les morceaux trop gros.
De simples astuces permettent de contrer l’argument du surplus de nettoyage provoqué par la DME (et oui c’est inévitable !), tel qu’étendre un grand tissu sous la table pour recueillir les envolées de nourriture.
Pour pratiquer la DME, le changement le plus important qui interviendra portera sur le format des aliments présentés aux enfants et donc, dépendra de votre cuisinier ou de votre prestataire. C’est peut-être par là qu’il serait utile de débuter nos réflexions, pour voir avec eux ce qu’il est possible de proposer.
Pour plus de détails sur la pratique de la DME par les pros de la petite enfance, consultez notre article dédié.
Pratique N°3 : Faire de la nature et l’extérieur un espace d’accueil de l’enfant
Réintégrer la nature dans le quotidien de nos enfants, voilà l’objectif principal des structures qui se lancent dans la pratique des siestes en extérieur. Si dormir dehors a un réel intérêt pour nos enfants, peut-être qu’une nouvelle organisation de ce type apportera quelques réticences aux professionnels de la petite enfance. Et si vous débutiez par augmenter les temps d’éveil en extérieur ? Parce que dormir dehors c’est bien, mais explorer la nature avec tous ses sens en éveil c’est encore mieux. A tout âge, les enfants seront stimulés par l’environnement extérieur : un oiseau qui chante, une feuille qui bouge, l’air qui caresse la peau, le soleil qui réchauffe… dehors, tout n’est que découverte et enchantement !
Mettre un grand tapis au sol et y installer les bébés, plutôt que de les installer à l’intérieur, cela ne prend que le temps de les habiller un peu plus chaudement (ou pas !).
Il n’est pas nécessaire d’investir beaucoup financièrement pour permettre aux enfants de retrouver ce lien avec la nature. On peut même, dans un premier temps, demander aux parents de fournir une tenue chaude et une tenue pour la pluie. Il sera plus utile d’investir dans la sensibilisation, voire même la formation, de vos équipes pour qu’elles soient complètement engagées dans ce « projet nature » au quotidien. Parler de nature, s’y référer pour expliquer quelque chose, observer et faire observer… autant de petites habitudes à acquérir et qui feront tout la différence avec simplement l’emplacement du dortoir pensé à l’extérieur.
Pour plus de détails sur l’intégration de la nature au quotidien dans les structures d’accueil de l’enfant, consultez notre article dédié.
Pratique N°4 : Acheter de seconde main les équipements et jouets en tant que pros de la petite enfance
Vous avez peut-être déjà l’habitude d’acheter des objets d’occasion dans votre vie personnelle, de parcourir les vide-greniers, de dénicher les bonnes affaires sur Leboncoin ou une autre marketplace… Et pourtant pour la création de votre structure d’accueil, ou le renouvellement de certains matériels, vous n’y pensez même pas ! Pour quelles raisons n’avons-nous pas le réflexe seconde main lorsqu’il s’agit d’équiper une structure d’accueil ?
Votre projet vise à accueillir les enfants dans les meilleures conditions possibles, pour assurer leur santé et leur bien-être pour un développement de leur plein potentiel. Ainsi, il est impossible aujourd’hui de faire l’impasse sur les questions de santé environnementale : qualité de la nourriture, de l’air ambiant… tout est passé en revue pour offrir un environnement le plus sain possible. On cherchera donc à éliminer au maximum de nos espaces tous les produits qui pourraient émettre des polluants de l’air intérieur comme par exemple les COV (Composés Organiques Volatils) présents dans le mobilier neuf. Et c’est ainsi qu’on arrive très vite à la conclusion qu’acheter des meubles, des matériels et des jouets de seconde main est une des meilleures solutions pour diminuer drastiquement ces polluants, tout comme faire très attention aux choix des peintures utilisées.
En matière de puériculture, d’autres réticences s’ajoutent aux premières. On a besoin d’être rassuré sur le plan de la sécurité du matériel et de l’hygiène. Si vous voulez vous épargner les recherches sans fin, faire appel à un partenaire qui sélectionne le matériel pour vous serait idéal. C’est ce que proposent les acteurs du reconditionnement : des produits de qualité, aux normes, fonctionnels et propres. Ils répondent à votre cahier des charges techniques, en s’adaptant à vos besoins.
L’achat d’occasion possède également cet argument non négligeable du prix beaucoup plus abordable que le produit neuf. En faisant votre liste de besoins réels, en fonction de votre organisation et de votre espace (et non plus en regardant les catalogues pensés pour vous faire rêver) vous pourrez déjà limiter le nombre de produits à acheter, mais aussi vous autoriser à aller trouver du matériel de différentes marques, couleurs et matières. La différence de budget vous permettra probablement de vous autoriser à acheter les supers salopettes imperméables qui serviront aux activités extérieures.
Ainsi équipé de matériels de seconde main votre établissement n’en sera que plus riche d’histoires, de diversité et de vie !
Retrouvez notre article sur l’achat de seconde main pour les pros de la petite enfance, ici.
Pratique N°5 : Faire avec moins et parfois rien dans les structures d’accueil de l’enfant
Vous l’avez tous probablement déjà entendu : « il s’est plus amusé avec le carton d’emballage que le jouet ! »
Et oui, nos enfants ne sont pas très exigeants en matière de distraction. Encore faut-il savoir attiser leur curiosité !
S’il est nécessaire que l’enfant ait matière à développer ses compétences et habiletés grâce à des jeux et à des interactions sociales, il n’est pour autant pas recommandé qu’il soit en permanence stimulé par ces mêmes canaux. Pour stimuler sa créativité, il faut qu’il ait un espace suffisant pour laisser son esprit vagabonder. Quoi de mieux pour cela que de laisser une page blanche, une salle vide ? C’est ce qu’expérimentent certaines structures d’accueil en proposant des activités simples, sans jeux ou animation particulières des professionnels de la petite enfance, et parfois même des ateliers du rien !
Imaginez une salle dans laquelle on a disposé pour seul jeu le matin… des cartons. Les enfants arrivent et évidemment ont un temps de surprise. Mais rapidement les cartons deviennent la matière à explorer, à toucher, à sentir, à goûter même parfois. Tous les enfants se retrouvent ensemble sur, dessus, dessous les cartons. Ils s’observent, s’imitent, se montrent des choses, se parlent… les interactions et l’imagination sont à leur maximum. Les pros de la petite enfance eux, sont à proximité toujours pour apporter la sécurité qui pourrait manquer parfois à certains, mais n’interviennent pas. Après quelques temps d’exploration on introduit quelques gommettes. A nouveau c’est l’effervescence de la création. Les enfants sont enthousiastes, et en relation avec les autres, petits et grands, garçons et filles sans distinction.
Ainsi, voyez qu’avec peu de matériels une activité peut être riche de divertissement et d’apprentissages. Vous devez probablement déjà organiser des activités avec des matériaux de récupération, c’est simple, efficace et pas cher. Nous ne pouvons qu’encourager ces pratiques qui permettent d’éviter la surconsommation de produits (qui plus est souvent pas très sains on le rappelle) et de déchets. Plus que de proposer ces activités aux enfants, il est également intéressant d’expliquer aux enfants (mais aussi aux parents qui seraient bien souvent ravis d’avoir des idées d’activités à faire avec leurs enfants !) d’où viennent tous ces outils bricolés !
Vous pouvez-même programmer des ateliers du rien. Là, c’est encore plus simple : on ne laisse rien. Le plus pratique est d’avoir une salle dépourvue de mobilier, sans décoration. Vous laissez entrer les enfants et vous ne dîtes plus rien. Après un temps d’exploration motrice active (les enfants courent partout !) les enfants vont inévitablement se mettre à interagir entre eux. Ils s’imitent, s’entraînent, se parlent… les aptitudes sociales sont en train de se développer à pleine vitesse. Les adultes sont toujours dans une posture d’observation et n’interviennent pas. Et le plus drôle c’est qu’ils n’ont pas besoin d’intervenir : on pourrait croire que des conflits pourraient naître mais l’absence de matériels évite les rapports de jalousie et les enfants autorégulent leurs interactions et ne font que très peu de bruits. Lorsqu’il est l’heure de cesser cet atelier du rien et de revenir dans la salle habituelle, attention à vos oreilles, les sons vous sembleront décuplés !
Cet atelier pourrait évidemment se reproduire dehors. Il faudrait alors l’organiser dans une prairie, sans aménagement et sans y introduire de matériels. La découverte de l’environnement par les enfants serait incroyablement riche d’apprentissages autonomes : sec/mouillé, froid/chaud, rugueux/lisse, lourd/léger, l’action du vent, le chant des oiseaux, le mouvement des fourmis, la fragilité d’un brin d’herbe… que de merveilles à ressentir !
Vous pouvez retrouvez le témoignage d’une structure d’accueil ayant expérimenté les ateliers du rien, par ici !
A propos de l’autrice :
Sophie Garnier est infirmière puéricultrice. Après avoir exercé en services hospitaliers de pédiatrie et néonatologie, elle a ensuite travaillé en PMI (Protection Maternelle et Infantile). Elle a rejoint l’équipe Tikoantik en décembre 2022 en tant que conseillère vente pour accompagner et conseiller les clients professionnels.
Tout savoir sur les couches lavables pour bébés
Tout savoir sur les couches lavables pour bébés
Pourquoi utiliser des couches lavables pour bébés ?
Les couches lavables n’ont plus rien à voir avec les langes qu’utilisaient nos grands-mères. Elles ont beaucoup évolué ces dernières années jusqu’à avoir des designs modernes ; elles sont également faciles à mettre et ergonomiques pour l’enfant. Les couches lavables sont devenues une alternative écologique et économique aux couches jetables. De la naissance à la propreté (environ 2,5 ans en moyenne), c’est près d’une tonne de couches jetables qui est mise à la poubelle par enfant ! Entre 4 000 et 5 000 couches sont en effet nécessaires à un enfant pour être propre. En France, plus de 3 milliards de couches jetables pour bébé sont ainsi commercialisées par an.
Les couches lavables pour bébés permettent donc :
Une réduction des déchets : Les couches jetables prennent des centaines d’années à se décomposer dans une décharge. Les couches lavables, en revanche, peuvent être réutilisées encore et encore, réduisant ainsi la quantité de déchets que vous produisez.
Une économie d’argent : Bien que le coût initial des couches lavables puisse sembler élevé, elles sont bien plus économiques à long terme, car vous n’aurez pas à acheter de nouvelles couches chaque semaine. Pour plus d’économies, vous pouvez acheter des couches ayant des tailles évolutives qui durent plus longtemps et/ou des couches de seconde main. Vous pouvez également vous renseigner auprès de votre mairie ou communauté de communes, certaines proposent des aides au financement de couches lavables pour encourager leur utilisation.
Plus de confort pour bébé : Les couches lavables sont souvent plus douces et plus confortables pour la peau sensible de bébé que les couches jetables. Elles ont tendance à diminuer les érythèmes fessiers.
La limitation des produits chimiques nocifs en contact avec la peau de bébé : Les couches jetables contiennent souvent des produits chimiques nocifs tels que des parfums et des agents de blanchiment. Leur composition est peu connue et assez opaque pour l’utilisateur.
Comment choisir et utiliser les couches lavables pour bébés ?
Les différents modèles de couches lavables pour bébés
Il existe de multiples modèles mais les couches lavables sont toujours composées de 2 parties : l’une absorbante (que l’on appelle lange ou insert) et l’autre imperméable (que l’on appelle culotte ou couche). La façon d’attacher ou non ces 2 parties diffèrent selon les systèmes.
Les couches dites TE1 ou « Tout en un » sont celles où la partie absorbante et la partie imperméable sont cousues ensemble. On lave donc toute la couche à chaque change.
Les couches dites TE2 ou « Tout en deux » sont celles dont la doublure absorbante se fixe sur ou dans la culotte. On peut moduler l’absorption en ajoutant des doublures. Ce système permet également de changer et laver uniquement la doublure pendant 2 à 3 changes, sans laver la couche complète. Au bout de 2 à 3 utilisations, on change et lave l’ensemble (couche et doublure).
D’autres modèles sont disponibles, à choisir aussi en fonction du gabarit de bébé ! N’hésitez pas à tester différentes marques pour débuter : location, prêt ou achat d’un petit nombre de couches.
En options (bien pratiques), on peut ajouter :
- Un voile qui permet de mettre plus facilement les selles à la poubelle (en polaire lavable ou en cellulose jetable que l’on trouve vendu en rouleau dans les magasins bio par exemple).
- Une partie absorbante supplémentaire (doublure ou booster, pratique pour la nuit !).
De quoi sont composées les couches lavables pour bébés ?
Les matières sont souvent naturelles et renouvelables (coton, bambou, chanvre…). Ce qui va faire la différence entre ces matières ? Le temps de séchage (de très rapide en 1h/2h à 24h), la sensation « peau mouillée » pour bébé et le prix ! Dans tous les cas, vous pouvez choisir des textiles certifiés OEKO-TEX® qui garantissent l’absence de substances chimiques.
Combien faut-il avoir de couches lavables pour bébés ?
Le nombre de couches nécessaires par enfant jusqu’à la propreté est variable mais vous aurez besoin d’environ 15 couches pour opérer un roulement entre les couches sales, les temps de lavage et séchage, et les couches propres disponibles. Pour être plus à l’aise, vous pouvez investir dans une vingtaine de couches à votre disposition.
Une petite astuce : la couche lavable a tendance à être plus volumineuse qu’une couche jetable, pensez-y quand vous choisissez les habits de bébé et notamment ces bodys. Un vêtement trop serré peut comprimer la couche et provoquer des fuites !
Comment laver les couches lavables pour bébés ?
Avant la première utilisation et si les couches sont achetées neuves, il est nécessaire de les tremper au minimum 12 heures dans l’eau froide et de les laver ensuite plusieurs fois. Ceci gonflera les fibres et maximisera leur absorption. En cas de doute, vous pouvez consulter les instructions de lavage du fabricant.
Le lavage peut être réalisé avec le reste du linge et des vêtements de la famille. Régulièrement, il faudra pour préserver l’absorption des couches réaliser un décrassage : pour cela un lavage classique des couches est nécessaire, puis une machine à laver avec 1/2 verre de vinaigre blanc dans le compartiment à lessive et une cuillère à soupe de cristaux de soude (ou à défaut de bicarbonate) directement dans le linge. Il faut bien rincer après cette étape de décrassage et ne pas la faire trop souvent. Cela peut abîmer les couches.
Et pour répondre à toutes vos autres questions, vous pouvez consulter le guide de l’ADEME :
https://librairie.ademe.fr/developpement-durable/2711-couche-lavable-l-essayer-c-est-l-adopter.html
Illustrations de divers artistes sur Canva et d’Angela Madrid
Qu'est-ce que l'économie circulaire et le réemploi ?
Qu'est-ce que l'économie circulaire et le réemploi ?
Vive l’achat de produits pour bébé d’occasion !
Seconde main, économie circulaire, de quoi parle-t-on ?
L’économie circulaire est une démarche qui permet notamment de remettre à la vente des biens et des produits déjà fabriqués et qui dorment dans nos placards. Elle développe une manière durable de consommer en limitant le gaspillage de ressources ainsi que la production de nouveaux déchets. Elle est souvent opposée à une consommation du « tout jetable » dite linéaire (extraire, fabriquer, consommer, jeter). L’économie circulaire est une démarche qui s’appuie sur le réemploi des produits mais pas seulement : elle travaille aussi sur les aspects d’éco-conception lors de la production des produits, de durabilité des objets, de réparabilité ou encore de tri des matériaux. L’achat de seconde main (ou d’occasion) est donc une partie de l’économie circulaire.
Pour plus d’informations : https://www.ecologie.gouv.fr/leconomie-circulaire
Le réemploi ou l’achat/don de produits de seconde main
L’article L541-1-1 du Code de l’environnement indique la définition suivante du « réemploi » : « toute opération par laquelle des […] produits, qui ne sont pas des déchets, sont utilisés de nouveau pour un usage identique à celui pour lequel ils avaient été conçus ».
Dans le réemploi, le produit après avoir été utilisé par une première personne est donné ou vendu à une 2nde personne pour l’utiliser à son tour… En fonction des produits, la durée d’usage peut être prolongée de manière importante et l’objet avoir de multiples propriétaires ! Dans les produits de puériculture, on peut citer comme exemple les baignoires pour bébé en plastique qui s’abiment peu et constituent un achat idéal de seconde main.
Le réemploi des produits de puériculture
L’arrivée d’un bébé nécessite pour les parents un volume d’achat important de matériel de puériculture (poussette, table à langer…) mais aussi de vêtements pour bébé et de jouets. Ces produits sont majoritairement :
- fabriqués en Asie,
- chers,
- à durée d’usage courte,
- à base de substances mal recyclables voire sources de substances controversées.
L’achat de seconde main de ces produits pour bébé est donc LA solution pour les futurs parents. Certaines personnes sont encore gênées par l’achat de produits d’occasion avec des préjugés qu’on entend souvent : cela fait radin, c’est réservé aux gens les plus pauvres, c’est potentiellement cassé, l’hygiène est doutable… dans ce cas, une alternative est proposée : le produit reconditionné.
Le produit reconditionné, une solution dans le réemploi !
C’est un produit qui a déjà servi mais qui est vendu avec une garantie par un professionnel du secteur. Il a été au préalable, et a minima, : testé, vérifié et nettoyé. Avec un produit reconditionné, vous avez tous les avantages de l’achat d’occasion et de l’achat neuf en même temps. Chez Tikoantik, le reconditionnement des produits de puériculture se passe en 5 étapes :
- Contrôle des normes et des rappels produits,
- Contrôle des points de sécurité : frein, roue, attaches… tout est vérifié avec soin,
- Nettoyage avec des produits efficaces tout en étant adaptés pour bébé,
- Définition des grades d’usures (vous savez avec précision ce que vous achetez),
- Ré-emballage en limitant la production de nouveaux déchets.
Et les circuits-courts dans tout cela ?
Certains produits ne peuvent pas être achetés de seconde main, un exemple pour bébés : les tétines de biberon. Dans ce cas, il faut privilégier la production la plus locale possible (en France ou en Europe) et/ou les produits éco-conçus, à base de substances naturelles par exemple. C’est la même chose pour le reconditionnement qui peut être réalisé en France mais aussi dans d’autres pays. N’hésitez pas à vous renseigner sur le lieu de collecte et celui de reconditionnement de vos produits d’occasion.
Pour finir, on a tous et toutes une bonne raison d’acheter un produit occasion plutôt qu’un produit neuf : pour son prix plus abordable, pour préserver les ressources, pour limiter les déchets ou pour sa santé (moins de pollution de l’air intérieur qu’avec un produit neuf) ! Maintenant vous savez tout (ou presque) sur le réemploi.