Les ateliers « du rien » à la Maison de la Petite Enfance de Lanester

L’hiver dernier, les assistantes maternelles de la crèche familiale de Lanester, à leur initiative, ont expérimenté les ateliers « du rien ».

 

Les ateliers "du rien" en crèche, qu’est-ce que c’est ?

Un groupe d’une dizaine d’enfants, entre 10 mois et 3 ans, avec 3 ou 4 pros de la petite enfance. Le groupe investit pendant 1h une salle vide de mobilier et de jouets.

Les enfants sont pieds-nus et vêtus de manière à ne pas entraver leurs mouvements.

 

Les ateliers "du rien" en crèche, comment cela se déroule ?

Le groupe arrive dans une salle de la Maison de la Petite Enfance. Les enfants sont accompagnés de leur assistante maternelle référente, chez qui ils sont accueillis de manière régulière.

Les adultes leur expliquent que l’on va aller jouer dans la salle pendant 1h environ. Les adultes se répartissent dans la salle et s’assoient au sol.

Les échanges par la parole sont volontairement inexistants ou limités au strict minimum.

Les enfants peuvent prendre possession de l’espace à leur guise.

 

Quels sont les avantages des ateliers "du rien" en crèche ?

Pour les enfants :

  • Après les premières minutes de la séance, qui sont généralement consacrées à courir, les enfants appréhendent l’espace de manière très calme. Ils s’observent beaucoup les uns et les autres, s’imitent, cherchent à communiquer.
  • Aucune réaction d’agressivité n’a été observée, les enfants trouvent très souvent eux-mêmes une réponse aux conflits, non violente.
  • Les enfants communiquent entre eux très facilement, pas forcément par la parole. Ils s’observent, s’écoutent, partagent. Des relations riches en échanges se tissent, avec beaucoup de créativité.

 

Pour les pros de la petite enfance :

  • L’adulte se tient disponible pour les enfants s’ils ont besoin d’être rassurés mais ne les sollicite pas spontanément. Il reste disponible, sans être interventionniste. L’ambiance de la séance est calme. Les échanges, même très peu verbaux, sont riches et créatifs !
  • La seule règle « on ne se fait pas mal et on ne fait pas mal aux autres » est très facilement respectée.
  • Les pros de la petite enfance peuvent observer les interactions entre enfants.

 

Pour les enfants et les adultes :

Dans notre société qui évolue de manière très rapide, en permanence, les enfants sont sollicités en tout le temps et partout.

Ces ateliers permettent de « ralentir », d’expérimenter des jeux et relations humaines autrement, en prenant le temps, sans stimuli excessif.

Les enfants y sont sensibles, et les pros de la petite enfance aussi !

 

 

Article rédigé par : Marie Hubert, puéricultrice, directrice adjointe de la crèche familiale de Lanester

La Maison de la Petite Enfance Lucie Aubrac de la ville de Lanester regroupe accueil collectif et accueil individuel grâce à un multi accueil, une halte-garderie et une crèche familiale. Avec une capacité d’accueil de plus de 75 enfants et déjà labellisée Ecolo Crèche, la structure cherche en permanence à questionner ses habitudes et teste de nouvelles pratiques du quotidien, pour le bonheur des petits et des pros de la petite enfance.

 

 


La DME en structure d’accueil du jeune enfant

L’introduction de la DME - Diversification Menée par l'Enfant - en structure d’accueil du jeune enfant

La diversification Alimentaire en crèche ou MAM 🥄

Comme souvent dans nos articles, vous allez le voir, Tikoantik ne donnera pas de réponse miracle à vos questions : Doit-on mettre en place la DME dans notre crèche ? notre MAM ? Comment le faire ?

Il serait présomptueux de notre part de vous dire quoi et comment faire, surtout concernant cette pratique de la Diversification Menée par l’Enfant. Et oui, aucune étude ne permet de vous dire avec certitude si la DME procure de réels bénéfices, ou au contraire des désavantages.

Aussi, comme pour toute pratique il conviendra de rester mesuré et de réfléchir à ce qui nous semble le mieux pour les enfants, avec comme premier critère de réflexion, sa sécurité.

Les recommandations de Santé Publique France concernant la diversification alimentaire donnent plusieurs indications :

  • Possibilité d’introduire tous les groupes d’aliments y compris les allergènes, entre 4 et 6 mois
  • Introduire de nouvelles textures à partir de 6-8 mois (2 mois après le début de la diversification)
  • Ajouter systématiquement des matières grasses dans les préparations maison (ou dans celles du commerce qui n’en contiennent pas)
  • Retarder au maximum l’introduction des produits sucrés (et de manière limitée)
  • Faire confiance à l’appétit de l’enfant et être attentif aux signes de rassasiement
  • Ne pas forcer un enfant à manger
  • Être attentif à l’environnement de l’enfant notamment en évitant les écrans

Et c’est tout !

Ainsi formulées, ces recommandations ne donnent aucune indication sur la pratique de la DME, dans un sens ou dans l’autre.

La DME c’est quoi ? 🥦

En effet, la DME, au-delà de prôner la « finger food », met en avant toute une approche globale de l’alimentation et de l’enfant :

« La DME englobe la fourniture d’aliments sains, le partage de repas en famille, l’assurance que seul votre bébé met les aliments dans sa bouche, et la confiance en sa capacité à savoir s’il doit manger, ce qu’il doit manger, comment, combien et à quelle vitesse… autant que de lui offrir des aliments saisissables dès le début et de le laisser les prendre avec ses mains. Il est tout à fait possible de décider de ne pas utiliser de cuillère et de purée et de ne pas assurer pleinement la confiance et le respect en votre bébé, c’est ce qu’aborde vraiment la DME. » (traduction personnelle de Defining BLW de Gil Rapley)

Il n’existe donc aucune incompatibilité entre les recommandations officielles et la pratique de la DME. En revanche, si on souhaite mettre en place cette pratique en tant que pro de la petite enfance, il conviendra d’assurer certaines conditions de sécurité pour les enfants, notamment en premier lieu, la formation aux gestes d’urgence en cas d’inhalation.

La DME en crèche, une introduction au gouter ? 🍐

Pour appréhender tous les aspects pratiques de la mise en place de la DME, tant les aspects faciles que les plus difficiles, nous ne pouvons que vous encourager à échanger avec d’autres pros de la petite enfant ayant déjà intégré cette pratique dans leur quotidien : à quelles difficultés ont-ils été confrontés ? y’a-t-il plus de nettoyage à faire ? quels matériels sont vraiment utiles ?

Ensuite c’est au côté cuisine qu’il faudra réfléchir : quels aliments, sous quelles formes… en gardant en tête que la forme ne doit pas être prioritaire face à l’intérêt nutritionnel de l’aliment.

Pour faciliter la transition d’un mode de diversification dit conventionnel, à la DME, peut être pourrait-on commencer par envisager de faire de la DME pour le goûter. Puis si tout se passe comme on l’espère, aborder le déjeuner en finger food. Comme toujours lorsqu’on veut changer ses pratiques, aucune urgence. Aller trop vite en changeant du tout au tout, c’est prendre le risque de faire des erreurs qui nous décourageraient de poursuivre nos efforts. Progressivement on fera aussi des erreurs, mais de moindre ampleur, nous permettant d’apprendre et de corriger.

Le plus important vous l’aurez compris, c’est d’abord et avant tout d’apporter respect et confiance dans les capacités de l’enfant. Avec ou sans cuillère, les morceaux devront être introduits dans les 6 à 8 mois… à vous de décider comment !

A propos de l’autrice :

Sophie Garnier est infirmière puéricultrice. Après avoir exercé en services hospitaliers de pédiatrie et néonatologie, elle a ensuite travaillé en PMI (Protection Maternelle et Infantile). Elle a rejoint l’équipe Tikoantik en décembre 2022 en tant que conseillère vente pour accompagner et conseiller les clients professionnels.


Le top 5 des nouvelles pratiques pour les pros de la petite enfance en crèche, MAM,…

Le top 5 des nouvelles pratiques pour les pros de la petite enfance en crèche, MAM,…

Loin d’être de simples lubies, de nouvelles pratiques se sont doucement intégrées dans le quotidien des familles françaises. Si elles sont pour certaines encore méconnues, leur intérêt pour les enfants a pourtant déjà fait ses preuves. Et pourquoi nous n’intégrerions pas ces nouvelles façons de prendre soin de nos bambins dans nos structures d’accueil ?  Petit tour d’horizon de 5 d’entre elles !

Pratique N°1 : Le portage avec un porte-bébé ou une écharpe en tant que pros de la petite enfance

Etonnamment, malgré les nombreuses démonstrations des bienfaits du portage pour les enfants, la pratique du portage dans les structures d’accueil n’est pas si courante. Les freins ont pu, à une époque, être liés à des directives parentales. Aujourd’hui ils sont de plus en plus nombreux à pratiquer le portage dans leur vie quotidienne et n’émettent souvent aucune réticence à ce que leur enfant soit porté dans la journée par les pros de la petite enfance qui l’accueillent. Alors pourquoi cette pratique a-t-elle du mal à faire sa place dans nos structures d’accueil, tant individuel que collectif ?

Les anciennes croyances faisant du bébé porté un enfant capricieux tendent à disparaître pour les nouvelles générations de professionnelles. Les freins qui semblent être les plus prégnants sont ceux liés à l’outil en lui-même, le moyen de portage : « trop compliqué à installer », « provoque des maux de dos », « donne chaud »… il existe autant d’argument que de professionnels non initiés au portage.

Car une fois que vous avez porté confortablement un bébé contre vous, lové dans une écharpe (ou un autre moyen de portage) alors l’ocytocine que vous aurez reçue vous donnera forcément envie de recommencer. C’est comme ça, porter un bébé contre soi provoque chez le porteur et le porté, une décharge d’ocytocine, qu’on connaît mieux sous le nom de « hormone du bonheur ».

Alors levons ces freins une bonne fois pour toute ! Porter un enfant avec un équipement comme un porte-bébé ou une écharpe de portage ne doit pas faire mal au dos du pro de la petite enfance : si c’est le cas, alors revoyons l’installation, les réglages, et si besoin changeons de moyens de portage. Nous n’avons pas tous la même géographie corporelle et le porte-bébé que vous adorez ne conviendra pas forcément à votre collègue qui préfère porter en écharpe. De la même manière, la matière du tissu a aussi son importance dans le choix de son outil de travail… qui pourra aussi évoluer en fonction des enfants puisqu’eux aussi ont leurs petites préférences !

Tester plusieurs modèles et réglages, en se faisant aider d’une monitrice qui pourra trouver des adaptations pour un confort optimal… c’est la clé d’un portage réussi !

Tous les bébés n’aiment pas être portés, tous n’en n’ont pas forcément besoin et surtout pas tout le temps. Aussi, après avoir trouvé le moyen de portage qui nous convient on pourra installer l’enfant pour l’accueillir et faciliter la transition du parent au professionnel, le réconforter lorsque la peur pointe le bout de son nez, apaiser le reflux post prandial ou faciliter l’endormissement… tous les enfants ont besoin de proximité avec l’adulte à un moment, à nous de repérer quand. Une fois installé, l’enfant s’apaise, et nous sommes toujours présents pour les autres enfants puisque nos bras sont libres.

Pour plus de détails sur la pratique du portage par les pros de la petite enfance, consultez notre article dédié.

Pratique N°2 : La Diversification Alimentaire Menée par l’Enfant (DME) en tant que pros de la petite enfance

Elle est trop rapidement résumée comme étant l’opposé de la diversification conventionnelle, à savoir l’introduction d’aliments complémentaires au lait sous formes de purée/compote. C’est un raccourci facile à faire mais qui omet de nombreuses composantes de cette « technique » finalement peu pratiquée si on s’attache à la pratiquer entièrement, c’est-à-dire : « lui offrir de la nourriture saine, lui faire partager les repas en familles, s’assurer que seul l’enfant met les aliments dans sa bouche, lui faire confiance concernant quoi manger, dans quelle quantité et à quelle vitesse, ainsi que lui proposer de la nourriture à attraper avec les doigts » (définition de Gill Rapley qui a popularisé cette pratique en Angleterre dans les années 2000).

Aucune étude scientifiquement intéressante n’a permis d’établir des résultats probants sur les bénéfices de cette pratique. Mais il en est de même pour les risques encourus. Il convient donc de rester raisonnable dans un sens comme dans l’autre. La DME favoriserait le développement de la motricité, de la mâchoire et des dents, ainsi que l’acquisition de bonne habitudes alimentaires. De même, le risque d’étouffement ne serait pas augmenté par rapport à la diversification dite conventionnelle.

Il faut également se rassurer quant à la pratique d’une diversification dite « mixte », c’est-à-dire celle qu’on entend comme alternant DME à la maison et diversification conventionnelle à la crèche (ou inversement). On peut parfois lire qu’il est dangereux de faire de la DME avec un bébé habitué aux purées lisses, pourtant, les spécialistes de cette question vous diront que le réflexe nauséeux (GAG reflexe) ne se perd pas et permettra donc à l’enfant de recracher les morceaux trop gros.

De simples astuces permettent de contrer l’argument du surplus de nettoyage provoqué par la DME (et oui c’est inévitable !), tel qu’étendre un grand tissu sous la table pour recueillir les envolées de nourriture.

Pour pratiquer la DME, le changement le plus important qui interviendra portera sur le format des aliments présentés aux enfants et donc, dépendra de votre cuisinier ou de votre prestataire. C’est peut-être par là qu’il serait utile de débuter nos réflexions, pour voir avec eux ce qu’il est possible de proposer.

Pour plus de détails sur la pratique de la DME par les pros de la petite enfance, consultez notre article dédié.

Pratique N°3 : Faire de la nature et l’extérieur un espace d’accueil de l’enfant

Réintégrer la nature dans le quotidien de nos enfants, voilà l’objectif principal des structures qui se lancent dans la pratique des siestes en extérieur. Si dormir dehors a un réel intérêt pour nos enfants, peut-être qu’une nouvelle organisation de ce type apportera quelques réticences aux professionnels de la petite enfance. Et si vous débutiez par augmenter les temps d’éveil en extérieur ? Parce que dormir dehors c’est bien, mais explorer la nature avec tous ses sens en éveil c’est encore mieux. A tout âge, les enfants seront stimulés par l’environnement extérieur : un oiseau qui chante, une feuille qui bouge, l’air qui caresse la peau, le soleil qui réchauffe… dehors, tout n’est que découverte et enchantement !

Mettre un grand tapis au sol et y installer les bébés, plutôt que de les installer à l’intérieur, cela ne prend que le temps de les habiller un peu plus chaudement (ou pas !).

Il n’est pas nécessaire d’investir beaucoup financièrement pour permettre aux enfants de retrouver ce lien avec la nature. On peut même, dans un premier temps, demander aux parents de fournir une tenue chaude et une tenue pour la pluie. Il sera plus utile d’investir dans la sensibilisation, voire même la formation, de vos équipes pour qu’elles soient complètement engagées dans ce « projet nature » au quotidien. Parler de nature, s’y référer pour expliquer quelque chose, observer et faire observer… autant de petites habitudes à acquérir et qui feront tout la différence avec simplement l’emplacement du dortoir pensé à l’extérieur.

Pour plus de détails sur l’intégration de la nature au quotidien dans les structures d’accueil de l’enfant, consultez notre article dédié.

Pratique N°4 : Acheter de seconde main les équipements et jouets en tant que pros de la petite enfance

Vous avez peut-être déjà l’habitude d’acheter des objets d’occasion dans votre vie personnelle, de parcourir les vide-greniers, de dénicher les bonnes affaires sur Leboncoin ou une autre marketplace… Et pourtant pour la création de votre structure d’accueil, ou le renouvellement de certains matériels, vous n’y pensez même pas ! Pour quelles raisons n’avons-nous pas le réflexe seconde main lorsqu’il s’agit d’équiper une structure d’accueil ?

Votre projet vise à accueillir les enfants dans les meilleures conditions possibles, pour assurer leur santé et leur bien-être pour un développement de leur plein potentiel. Ainsi, il est impossible aujourd’hui de faire l’impasse sur les questions de santé environnementale : qualité de la nourriture, de l’air ambiant… tout est passé en revue pour offrir un environnement le plus sain possible. On cherchera donc à éliminer au maximum de nos espaces tous les produits qui pourraient émettre des polluants de l’air intérieur comme par exemple les COV (Composés Organiques Volatils) présents dans le mobilier neuf. Et c’est ainsi qu’on arrive très vite à la conclusion qu’acheter des meubles, des matériels et des jouets de seconde main est une des meilleures solutions pour diminuer drastiquement ces polluants, tout comme faire très attention aux choix des peintures utilisées.

En matière de puériculture, d’autres réticences s’ajoutent aux premières. On a besoin d’être rassuré sur le plan de la sécurité du matériel et de l’hygiène. Si vous voulez vous épargner les recherches sans fin, faire appel à un partenaire qui sélectionne le matériel pour vous serait idéal. C’est ce que proposent les acteurs du reconditionnement : des produits de qualité, aux normes, fonctionnels et propres. Ils répondent à votre cahier des charges techniques, en s’adaptant à vos besoins.

L’achat d’occasion possède également cet argument non négligeable du prix beaucoup plus abordable que le produit neuf. En faisant votre liste de besoins réels, en fonction de votre organisation et de votre espace (et non plus en regardant les catalogues pensés pour vous faire rêver) vous pourrez déjà limiter le nombre de produits à acheter, mais aussi vous autoriser à aller trouver du matériel de différentes marques, couleurs et matières. La différence de budget vous permettra probablement de vous autoriser à acheter les supers salopettes imperméables qui serviront aux activités extérieures.

Ainsi équipé de matériels de seconde main votre établissement n’en sera que plus riche d’histoires, de diversité et de vie !

Retrouvez notre article sur l’achat de seconde main pour les pros de la petite enfance, ici.

Pratique N°5 : Faire avec moins et parfois rien dans les structures d’accueil de l’enfant

Vous l’avez tous probablement déjà entendu : « il s’est plus amusé avec le carton d’emballage que le jouet ! »

Et oui, nos enfants ne sont pas très exigeants en matière de distraction. Encore faut-il savoir attiser leur curiosité !

S’il est nécessaire que l’enfant ait matière à développer ses compétences et habiletés grâce à des jeux et à des interactions sociales, il n’est pour autant pas recommandé qu’il soit en permanence stimulé par ces mêmes canaux. Pour stimuler sa créativité, il faut qu’il ait un espace suffisant pour laisser son esprit vagabonder. Quoi de mieux pour cela que de laisser une page blanche, une salle vide ? C’est ce qu’expérimentent certaines structures d’accueil en proposant des activités simples, sans jeux ou animation particulières des professionnels de la petite enfance, et parfois même des ateliers du rien !

Imaginez une salle dans laquelle on a disposé pour seul jeu le matin… des cartons. Les enfants arrivent et évidemment ont un temps de surprise. Mais rapidement les cartons deviennent la matière à explorer, à toucher, à sentir, à goûter même parfois. Tous les enfants se retrouvent ensemble sur, dessus, dessous les cartons. Ils s’observent, s’imitent, se montrent des choses, se parlent… les interactions et l’imagination sont à leur maximum. Les pros de la petite enfance eux, sont à proximité toujours pour apporter la sécurité qui pourrait manquer parfois à certains, mais n’interviennent pas. Après quelques temps d’exploration on introduit quelques gommettes. A nouveau c’est l’effervescence de la création. Les enfants sont enthousiastes, et en relation avec les autres, petits et grands, garçons et filles sans distinction.

Ainsi, voyez qu’avec peu de matériels une activité peut être riche de divertissement et d’apprentissages. Vous devez probablement déjà organiser des activités avec des matériaux de récupération, c’est simple, efficace et pas cher. Nous ne pouvons qu’encourager ces pratiques qui permettent d’éviter la surconsommation de produits (qui plus est souvent pas très sains on le rappelle) et de déchets. Plus que de proposer ces activités aux enfants, il est également intéressant d’expliquer aux enfants (mais aussi aux parents qui seraient bien souvent ravis d’avoir des idées d’activités à faire avec leurs enfants !) d’où viennent tous ces outils bricolés !

Vous pouvez-même programmer des ateliers du rien. Là, c’est encore plus simple : on ne laisse rien. Le plus pratique est d’avoir une salle dépourvue de mobilier, sans décoration. Vous laissez entrer les enfants et vous ne dîtes plus rien. Après un temps d’exploration motrice active (les enfants courent partout !) les enfants vont inévitablement se mettre à interagir entre eux. Ils s’imitent, s’entraînent, se parlent… les aptitudes sociales sont en train de se développer à pleine vitesse. Les adultes sont toujours dans une posture d’observation et n’interviennent pas. Et le plus drôle c’est qu’ils n’ont pas besoin d’intervenir : on pourrait croire que des conflits pourraient naître mais l’absence de matériels évite les rapports de jalousie et les enfants autorégulent leurs interactions et ne font que très peu de bruits. Lorsqu’il est l’heure de cesser cet atelier du rien et de revenir dans la salle habituelle, attention à vos oreilles, les sons vous sembleront décuplés !

Cet atelier pourrait évidemment se reproduire dehors. Il faudrait alors l’organiser dans une prairie, sans aménagement et sans y introduire de matériels. La découverte de l’environnement par les enfants serait incroyablement riche d’apprentissages autonomes : sec/mouillé, froid/chaud, rugueux/lisse, lourd/léger, l’action du vent, le chant des oiseaux, le mouvement des fourmis, la fragilité d’un brin d’herbe… que de merveilles à ressentir !

Vous pouvez retrouvez le témoignage d’une structure d’accueil ayant expérimenté les ateliers du rien, par ici !

A propos de l’autrice :

Sophie Garnier est infirmière puéricultrice. Après avoir exercé en services hospitaliers de pédiatrie et néonatologie, elle a ensuite travaillé en PMI (Protection Maternelle et Infantile). Elle a rejoint l’équipe Tikoantik en décembre 2022 en tant que conseillère vente pour accompagner et conseiller les clients professionnels.


Enfant en tenue bleu et verte ramasse un bout de bois dans la nature

Rapprocher la nature des enfants dans les structures d’accueil collectif : crèches, MAM,…

Rapprocher la nature des enfants dans les structures d’accueil collectif : crèches, MAM,…

Apprendre aux enfants ce qu’est la nature 🌲

Le monde a changé. Depuis que les modes de gardes d’enfants existent (c’est-à-dire depuis très très longtemps), la vie quotidienne a énormément changé et les technologies ont envahi toutes les sphères de nos vies : le travail, la cuisine, les loisirs… et la nature au sens où on l’entend est apparemment moins présente de nos vies.

Je dis « apparemment » car, la nature est-elle vraiment sortie de nos vies ? N’est-elle pas toujours là, quoi que nous fassions ? Nous respirons, nous mangeons, nous observons… tout ça n’est-il pas « naturel » ?

Le plus important ne serait-il pas en priorité pour les enfants de retrouver, reprendre conscience de la présence de cette nature dans nos vies. Savoir qu’elle est là, en permanence, quoi que nous fassions, et que nous en sommes dépendants. Expliquer aux enfants que la nature est à l’origine de tout. Nos corps, notre nourriture, nos meubles (quel qu’en soit la matière), nos vêtements… que tout est issu de la nature, directement ou indirectement.

Les nouvelles générations seront celles de la défense de l’environnement, c’est inévitable. Alors avant de leur demander de s’engager pour cette cause, commençons par leur apprendre à connaître et à aimer la nature qui les entoure. Car comment protéger et prendre soin de quelque chose quand on ne la connaît pas ?

En plus, passer du temps à l’extérieur pour les enfants est une source incroyable de découvertes et d’apprentissages. L’ouïe, l’odorat, le toucher, la vue et même le goût sont stimulés. Leur sens de l’observation est boosté, la motricité encouragée par les différents éléments à découvrir… et ce sans même avoir besoin que les pros de la petite enfance ne préparent une activité.

Toutes les initiatives permettant aux enfants de passer plus de temps dehors sont bonnes. Suivant l’exemple des pays scandinaves, et de quelques premières structures françaises, de nombreux établissements d’accueil de jeunes enfants commencent à projeter d’organiser les siestes en extérieur.

Commencer par un test de temps nature ☀️

Si on se lançait rapidement dans l’aventure en lançant un premier temps de test ? Il s’agira simplement de prendre vos marques en tant que pros de la petite enfance : repérer où l’emplacement du « dortoir » pourrait être le plus intéressant, quelles professionnelles sont intéressées pour tenter l’expérience… mais aussi recenser le matériel déjà présent dans votre établissement qui pourrait éventuellement servir pour cela, avant éventuellement d’investir plus dans des nouveaux matériels.

Et si vous débutiez votre test en été ? Quelques tapis dehors et ça y est le couchage est en place. Si aucun emplacement à l’ombre n’est possible pour faire dormir les enfants, un système de voile d’ombrage sera suffisant pour les protéger. Avec les températures estivales vous n’aurez pas besoin d’autre chose.

Evidemment si c’est jour de pluie, sans un système de préau il sera compliqué d’envisager de mettre les enfants à l’extérieur pour la sieste. Alors notre test se fera les jours de météo clémente. Et oui, c’est déjà super si tous les jours de beau temps les enfants de la crèche ou la MAM peuvent dormir dehors.

Poursuivre les temps nature et s’adapter aux températures 🍂

A la fin de la période estival, si le test est concluant pour tout le monde, alors poursuivons à l’automne et trouvons des turbulettes adaptées aux températures qui se rafraichissent…

Si après toute cette période, l’expérience se révèle bénéfique pour tous, enfants et pros de la petite enfance, alors il sera temps d’envisager des aménagements plus pérennes… ou pas, finalement est ce que cette organisation gagnerait beaucoup par l’acquisition de nouveaux matériels ? Devons-nous absolument et coûte que coûte faire dormir les enfants dehors tous les jours et par tous les temps ?

Quelques précautions avant de se lancer dans l’aventure 📃

Quoi qu’il en soit, avant même d’envisager les siestes en extérieur dans votre crèche, MAM, ou en tant qu’assistante maternelle, ce qui peut être un grand pas à franchir pour de nombreux pros de la petite enfance, le plus intéressant serait d’augmenter progressivement les temps d’accueil des enfants en extérieur, quel que soit la météo, et quel que soit l’âge des enfants, y compris des bébés.

Passer d’un accueil en intérieur, à un accueil en extérieur. Quand les professionnels auront pu tester (et approuver) les repas, les activités et les temps de transition en extérieur, alors les siestes ne leur feront plus peur. Et même si on s’arrêtait à tous ces temps passés à l’extérieur, sans y inclure les siestes, et bien ce serait déjà un grand pas et un grand bénéfice pour nos enfants. Peut-être qu’au lieu d’investir dans des lits à barreaux spéciaux ou couchettes pour l’extérieur, vous trouverez, après votre période de test, que réaménager l’espace extérieur en le revégétalisant (bac de jardinage enfant…) serait un bénéfice plus important pour les enfants au quotidien dans un premier temps.

A vous de décider où sont vos priorités, ce qui est sûr, c’est que plus la nature sera présente dans le quotidien de nos enfants, plus ils grandiront en conscience de notre dépendance à l’environnement. Protéger la nature ne sera plus une mission mais leur façon de vivre.

« On ne visite pas la nature, on l’habite. »

– Gary Snyder

A propos de l’autrice :

Sophie Garnier est infirmière puéricultrice. Après avoir exercé en services hospitaliers de pédiatrie et néonatologie, elle a ensuite travaillé en PMI (Protection Maternelle et Infantile). Elle a rejoint l’équipe Tikoantik en décembre 2022 en tant que conseillère vente pour accompagner et conseiller les clients professionnels.


Pros de la petite enfance et portage… simple et utile

Professionnel de la petite enfance et portage… simple et utile

Porter les bébés / Pratiquer le portage

Qu’on se le dise, les professionnels de la petite enfance portent les bébés ! Là-dessus, aucune controverse.

En revanche, qu’on demande à un.e. pro s’il.elle pratique le portage « alors là non ! ».

Quels que soient les arguments, en faveur ou non, de cette pratique, il reste difficile de faire entrer les moyens de portage dans les structures d’accueil, collectives ou individuelles.

Et si on simplifiait cette idée de « portage physiologique »  ? Si on considérait simplement que ces différents morceaux de tissus sont des outils venus suppléer les bras de nos professionnel.le.s ?

Echarpe de portage, écharpe sans nœud, écharpe avec anneaux, porte-bébé préformé, mei-tai, onbuhimo, pagne… un nombre incroyable de possibilités s’offrent à nous lorsqu’on commence à s’intéresser à l’univers du portage physiologique.

L’idée principale à retenir c’est que ces différents moyens de portage, une fois bien installés, ont de nombreux avantages, pour les bébés évidemment, mais également pour les professionnels de la petite enfance.

Pour les enfants portés

Pour les enfants portés, le portage apporte bien être, sentiment de sécurité, aide à la digestion et à l’endormissement, prévention des malformations du crâne… et bien d’autre encore, les études ont largement démontré les bienfaits de cette pratique pour nos petits bouts. Il est même prouvé que porter les enfants stimule leur développement émotionnel et cognitif !

Pour les porteurs

Pour les porteurs en revanche, il est parfois difficile de comprendre en quoi cette pratique pourrait nous faciliter la vie professionnelle. Alors voici quelques exemples des bénéfices, pour nous professionnels de la petite enfance

  • Proximité avec l’enfant donc établissement d’un lien affectif facilité
  • Enfant rassuré, moins de pleurs assurés ! (hyper intéressant pendant la période d’adaptation aussi, pour faciliter la transition du parent au pro)
  • Bras libérés pour d’autres activités, comme accompagner un autre enfant marcheur par exemple (car il n’est pas nécessaire de soutenir l’enfant avec un bras lorsque le moyen de portage est correctement réglé pour le porteur et le porté)
  • Finis les malpositions de la colonne vertébrale adoptées lors du portage à bras donc adieu le mal de dos (encore une fois, il est nécessaire que le moyen de portage soit choisi en fonction des préférences du porteur, et les réglages bien adaptés)
  • Renforcement du sentiment de compétence car en aidant l’adulte à trouver une réponse aux besoins des enfants, la pratique du portage permet de renforcer la confiance en soi et en sa pratique, on se sent donc plus compétent face à un enfant qui pleure, on aborde les situations plus sereinement… l’ambiance générale est plus apaisée et c’est le cercle vertueux qui se nourrit !

Attention toutefois à ne pas passer du cercle vertueux au cercle vicieux… il est facile d’imaginer la scène : un pro qui ne parvient pas à nouer son écharpe alors qu’un enfant pleure… le pro s’énerve, l’enfant redouble de pleurs, le pro se sent observé par ses collègues, les autres enfants se tendent… bref, une journée à oublier !

Précautions à prendre avant de pratiquer le portage

Plusieurs précautions semblent importantes pour instaurer cette pratique dans les structures d’accueil et surtout pour qu’elle y perdure :

  • FORMER LES EQUIPES : tester, manipuler, apprendre un nœud ou apprendre à régler un porte-bébé, nettoyage… la formation doit être rapide et tournée vers la pratique. Nul besoin de partir 2 jours en formation, il est plus utile de prévoir un premier atelier qui permettra de découvrir plusieurs moyens de portage et leurs particularités, puis de programmer régulièrement un atelier « recyclage » d’une heure qui permettra de revenir sur la pratique, répondre aux interrogations, trouver des solutions personnalisés, revoir un nœud ou en apprendre un autre… et former les nouveaux professionnels arrivés entretemps.
  • EQUIPER les professionnels : lors de la première formation les pro testeront différents moyens de portage et tenteront de trouver celui qui correspond le mieux à chacun, en fonction de sa morphologie, de son aisance avec le nouage, des douleurs éventuelles déjà présentes… Certains préfèreront l’écharpe pour la sensation de douceur, d’autres le porte-bébé pour la rapidité d’installation… à chacun son petit préféré, ce qui est important c’est surtout de laisser à chacun le choix de son outil ! Vous verrez que non il n’y aura pas autant de moyen de portage que de pro…et finalement pourquoi pas ? ; a-t-on déjà vu un chef cuisinier travailler sans ses propres couteaux ? N’ont-elles pas déjà leurs propres chaussures, leurs propres tenues… on pourrait considérer ce nouvel outil comme un équipement indispensable à la prise de fonction du professionnel !

Si vous avez encore des réticences à imaginer que ce soit possible en collectivité, dites vous bien que les bébés ne sont pas portés en permanence et que certains n’aiment pas ça. Il n’y aura pas de jalousie, chacun son moment et son besoin de réassurance. Et pensez aussi aux sorties à l’extérieur qui seront facilitées… un bébé dans le porte-bébé, deux dans la poussette, un autre qui marche en tenant la poussette… une sortie bien rentabilisée, pour tout le monde !

 

N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez plus d’informations sur ces sujets, nous pouvons notamment organiser avec vous les ateliers d’initiation au portage, et les ateliers de « recyclage ».

A propos de l’autrice :

Sophie Garnier est infirmière puéricultrice. Après avoir exercé en services hospitaliers de pédiatrie et néonatologie, elle a ensuite travaillé en PMI (Protection Maternelle et Infantile). Elle a rejoint l’équipe Tikoantik en décembre 2022 en tant que conseillère vente pour accompagner et conseiller les clients professionnels.


Photo illustrant les couches lavables

Tout savoir sur les couches lavables pour bébés

Tout savoir sur les couches lavables pour bébés

Pourquoi utiliser des couches lavables pour bébés ?

Les couches lavables n’ont plus rien à voir avec les langes qu’utilisaient nos grands-mères. Elles ont beaucoup évolué ces dernières années jusqu’à avoir des designs modernes ; elles sont également faciles à mettre et ergonomiques pour l’enfant.  Les couches lavables sont devenues une alternative écologique et économique aux couches jetables. De la naissance à la propreté (environ 2,5 ans en moyenne), c’est près d’une tonne de couches jetables qui est mise à la poubelle par enfant ! Entre 4 000 et 5 000 couches sont en effet nécessaires à un enfant pour être propre. En France, plus de 3 milliards de couches jetables pour bébé sont ainsi commercialisées par an.

Les couches lavables pour bébés permettent donc :

Illustration réduction des déchets

Une réduction des déchets : Les couches jetables prennent des centaines d’années à se décomposer dans une décharge. Les couches lavables, en revanche, peuvent être réutilisées encore et encore, réduisant ainsi la quantité de déchets que vous produisez.

Illustration réduction des coûts

Une économie d’argent : Bien que le coût initial des couches lavables puisse sembler élevé, elles sont bien plus économiques à long terme, car vous n’aurez pas à acheter de nouvelles couches chaque semaine. Pour plus d’économies, vous pouvez acheter des couches ayant des tailles évolutives qui durent plus longtemps et/ou des couches de seconde main. Vous pouvez également vous renseigner auprès de votre mairie ou communauté de communes, certaines proposent des aides au financement de couches lavables pour encourager leur utilisation.

Illustration confort

Plus de confort pour bébé : Les couches lavables sont souvent plus douces et plus confortables pour la peau sensible de bébé que les couches jetables. Elles ont tendance à diminuer les érythèmes fessiers.

Illustration réduction des produits nocifs

La limitation des produits chimiques nocifs en contact avec la peau de bébé : Les couches jetables contiennent souvent des produits chimiques nocifs tels que des parfums et des agents de blanchiment. Leur composition est peu connue et assez opaque pour l’utilisateur.

Comment choisir et utiliser les couches lavables pour bébés ?

Les différents modèles de couches lavables pour bébés

Il existe de multiples modèles mais les couches lavables sont toujours composées de 2 parties : l’une absorbante (que l’on appelle lange ou insert) et l’autre imperméable (que l’on appelle culotte ou couche). La façon d’attacher ou non ces 2 parties diffèrent selon les systèmes.

Illustration couches lavables TE1

Les couches dites TE1 ou « Tout en un » sont celles où la partie absorbante et la partie imperméable sont cousues ensemble. On lave donc toute la couche à chaque change.

Illustration couches lavables TE2

Les couches dites TE2 ou « Tout en deux » sont celles dont la doublure absorbante se fixe sur ou dans la culotte. On peut moduler l’absorption en ajoutant des doublures. Ce système permet également de changer et laver uniquement la doublure pendant 2 à 3 changes, sans laver la couche complète. Au bout de 2 à 3 utilisations, on change et lave l’ensemble (couche et doublure).

D’autres modèles sont disponibles, à choisir aussi en fonction du gabarit de bébé ! N’hésitez pas à tester différentes marques pour débuter : location, prêt ou achat d’un petit nombre de couches.

En options (bien pratiques), on peut ajouter :

  • Un voile qui permet de mettre plus facilement les selles à la poubelle (en polaire lavable ou en cellulose jetable que l’on trouve vendu en rouleau dans les magasins bio par exemple).
  • Une partie absorbante supplémentaire (doublure ou booster, pratique pour la nuit !).

De quoi sont composées les couches lavables pour bébés ?

 

Les matières sont souvent naturelles et renouvelables (coton, bambou, chanvre…). Ce qui va faire la différence entre ces matières ? Le temps de séchage (de très rapide en 1h/2h à 24h), la sensation « peau mouillée » pour bébé et le prix ! Dans tous les cas, vous pouvez choisir des textiles certifiés OEKO-TEX® qui garantissent l’absence de substances chimiques.

Combien faut-il avoir de couches lavables pour bébés ?

 

Le nombre de couches nécessaires par enfant jusqu’à la propreté est variable mais vous aurez besoin d’environ 15 couches pour opérer un roulement entre les couches sales, les temps de lavage et séchage, et les couches propres disponibles. Pour être plus à l’aise, vous pouvez investir dans une vingtaine de couches à votre disposition.

Une petite astuce : la couche lavable a tendance à être plus volumineuse qu’une couche jetable, pensez-y quand vous choisissez les habits de bébé et notamment ces bodys. Un vêtement trop serré peut comprimer la couche et provoquer des fuites !

Comment laver les couches lavables pour bébés ?

 

Avant la première utilisation et si les couches sont achetées neuves, il est nécessaire de les tremper au minimum 12 heures dans l’eau froide et de les laver ensuite plusieurs fois. Ceci gonflera les fibres et maximisera leur absorption. En cas de doute, vous pouvez consulter les instructions de lavage du fabricant.

Le lavage peut être réalisé avec le reste du linge et des vêtements de la famille. Régulièrement, il faudra pour préserver l’absorption des couches réaliser un décrassage : pour cela un lavage classique des couches est nécessaire, puis une machine à laver avec 1/2 verre de vinaigre blanc dans le compartiment à lessive et une cuillère à soupe de cristaux de soude (ou à défaut de bicarbonate) directement dans le linge. Il faut bien rincer après cette étape de décrassage et ne pas la faire trop souvent. Cela peut abîmer les couches.

Et pour répondre à toutes vos autres questions, vous pouvez consulter le guide de l’ADEME :
https://librairie.ademe.fr/developpement-durable/2711-couche-lavable-l-essayer-c-est-l-adopter.html

 

Illustrations de divers artistes sur Canva et d’Angela Madrid


Bébé avec des grands yeux bleus regardant la caméra avec un cube entre les mains et la bouche

Qu'est-ce que l'économie circulaire et le réemploi ?

Qu'est-ce que l'économie circulaire et le réemploi ?

Vive l’achat de produits pour bébé d’occasion !

Seconde main, économie circulaire, de quoi parle-t-on ?

L’économie circulaire est une démarche qui permet notamment de remettre à la vente des biens et des produits déjà fabriqués et qui dorment dans nos placards. Elle développe une manière durable de consommer en limitant le gaspillage de ressources ainsi que la production de nouveaux déchets. Elle est souvent opposée à une consommation du « tout jetable » dite linéaire (extraire, fabriquer, consommer, jeter). L’économie circulaire est une démarche qui s’appuie sur le réemploi des produits mais pas seulement : elle travaille aussi sur les aspects d’éco-conception lors de la production des produits, de durabilité des objets, de réparabilité ou encore de tri des matériaux. L’achat de seconde main (ou d’occasion) est donc une partie de l’économie circulaire.

Pour plus d’informations : https://www.ecologie.gouv.fr/leconomie-circulaire

 

Le réemploi ou l’achat/don de produits de seconde main

L’article L541-1-1 du Code de l’environnement indique la définition suivante du « réemploi » : « toute opération par laquelle des […] produits, qui ne sont pas des déchets, sont utilisés de nouveau pour un usage identique à celui pour lequel ils avaient été conçus ».

Dans le réemploi, le produit après avoir été utilisé par une première personne est donné ou vendu à une 2nde personne pour l’utiliser à son tour… En fonction des produits, la durée d’usage peut être prolongée de manière importante et l’objet avoir de multiples propriétaires ! Dans les produits de puériculture, on peut citer comme exemple les baignoires pour bébé en plastique qui s’abiment peu et constituent un achat idéal de seconde main.

 

Le réemploi des produits de puériculture

L’arrivée d’un bébé nécessite pour les parents un volume d’achat important de matériel de puériculture (poussette, table à langer…) mais aussi de vêtements pour bébé et de jouets. Ces produits sont majoritairement :

  • fabriqués en Asie,
  • chers,
  • à durée d’usage courte,
  • à base de substances mal recyclables voire sources de substances controversées.

L’achat de seconde main de ces produits pour bébé est donc LA solution pour les futurs parents. Certaines personnes sont encore gênées par l’achat de produits d’occasion avec des préjugés qu’on entend souvent : cela fait radin, c’est réservé aux gens les plus pauvres, c’est potentiellement cassé, l’hygiène est doutable… dans ce cas, une alternative est proposée : le produit reconditionné.

 

Le produit reconditionné, une solution dans le réemploi !

C’est un produit qui a déjà servi mais qui est vendu avec une garantie par un professionnel du secteur. Il a été au préalable, et a minima, : testé, vérifié et nettoyé. Avec un produit reconditionné, vous avez tous les avantages de l’achat d’occasion et de l’achat neuf en même temps. Chez Tikoantik, le reconditionnement des produits de puériculture se passe en 5 étapes :

  • Contrôle des normes et des rappels produits,
  • Contrôle des points de sécurité : frein, roue, attaches… tout est vérifié avec soin,
  • Nettoyage avec des produits efficaces tout en étant adaptés pour bébé,
  • Définition des grades d’usures (vous savez avec précision ce que vous achetez),
  • Ré-emballage en limitant la production de nouveaux déchets.

 

Et les circuits-courts dans tout cela ?

Certains produits ne peuvent pas être achetés de seconde main, un exemple pour bébés : les tétines de biberon. Dans ce cas, il faut privilégier la production la plus locale possible (en France ou en Europe) et/ou les produits éco-conçus, à base de substances naturelles par exemple. C’est la même chose pour le reconditionnement qui peut être réalisé en France mais aussi dans d’autres pays. N’hésitez pas à vous renseigner sur le lieu de collecte et celui de reconditionnement de vos produits d’occasion.

 

Pour finir, on a tous et toutes une bonne raison d’acheter un produit occasion plutôt qu’un produit neuf : pour son prix plus abordable, pour préserver les ressources, pour limiter les déchets ou pour sa santé (moins de pollution de l’air intérieur qu’avec un produit neuf) ! Maintenant vous savez tout (ou presque) sur le réemploi.

 


Bébé dans une poussette

Connaissez-vous la santé environnementale et ses impacts sur bébé ?

Ce n’est plus à démontrer : notre planète nous envoie régulièrement des signaux d’alertes afin de nous prévenir de son état de santé. A l’heure où le réchauffement climatique, l’appauvrissement des ressources naturelles et l’extinction des espèces animales s’intensifient, quand est-il de la qualité de notre santé au quotidien ? Comment prévenir et préserver son capital santé quelque soit son âge et son lieu de vie ?

 

Notre environnement agit sur notre santé : le principe de la santé environnementale

 

Que veut dire aujourd’hui être en bonne santé ? Ne pas être malade, se sentir bien dans son corps et son esprit ? L’OMS[1] décrit la santé comme un état complet de bien-être physique, mental et social[2]. En partant de cette définition, nous pouvons nous demander quels peuvent être les facteurs qui influencent sur notre état de santé.

Comme le disait si bien Pierre Rabhi, « La nature offre à la fois ce qui nourrit le corps et le guérit (…) »[3].  Nous vivons constamment dans un environnement naturel avec lequel on est en lien. Nos connexions avec le vivant, qu’il soit végétal, animal ou humain est un fait depuis des millénaires. Sans ces ressources indispensables, nous ne pourrions pas être tel que nous sommes aujourd’hui. Cette approche systémique s’ancre dans le principe d’une seule santé (One Health). Elle est basée sur l’interdépendance de la santé humaine, animal/végétale et environnementale que ce soit à notre échelle locale ou à l’échelle planétaire.

Cette notion d’interdépendance en santé mis en lien avec l’ensemble des facteurs pouvant altérer notre bien-être, démontre les connexions entre notre environnement et notre santé.

Le concept de la santé environnementale est apparu officiellement en 1994. Il comprend les aspects de la santé humaine, y compris la qualité de la vie, qui sont déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques de notre environnement. (…) »[4]. Cette description met en lumière l’omniprésence d’une multitude de facteurs pouvant influencer notre santé. Quelles sont les facteurs bénéfiques ou à risque pour notre santé ? Peut-on réussir à en déterminer certains dans notre habitat, lieu de travail, commune, région ? A-t-on la possibilité d’agir sur tous les déterminants de notre santé et de notre environnement ?

 

Les femmes enceintes et les bébés : un public sensible

 

La période des 1000 premiers jours de vie (de la conception aux deux ans révolus de l’enfant) est un moment de grande vulnérabilité. En raison de leur croissance rapide, leur physiologie particulière (respire, boit et mange plus qu’un adulte par rapport à leur unité de poids/taille) et leurs activités de découverte (près du sol, port des objets à la bouche…), les enfants présentent une sensibilité élevée à leur environnement. C’est au travers de l’environnement : in-utéro, via le lait maternel, l’alimentation, l’environnement intérieur et extérieur (jouets, vêtements, ameublement, produits d’hygiène…) que l’enfant va grandir et poursuivre sa croissance.

Le concept de l’origine développementale de la santé et des maladies[5]  est basé sur le principe que l’environnement précoce peut avoir des effets au bout d’un certain temps sur l’expression des gènes d’une personne (ou de sa descendance) et ainsi participer à la déclaration d’un trouble de la santé. Parmi de nombreuses études traitant de cette hypothèse, l’affaire du distilbène mis en lumière depuis plusieurs années a mis en évidence le lien de causalité entre l’exposition des femmes enceinte au distilbène, un médicament prescrit autrefois pour prévenir les fausses couches, et la survenue d’effets sur la santé des deux à trois générations suivantes (majoration du risque du cancer du sein chez la fille, troubles de l’appareil génital chez le garçon)[6].

Ainsi, en agissant à tendre vers un environnement le plus simple et le plus sain possible, vous participer à protéger tout autant votre capital santé que celui de votre bébé, enfant et adulte à venir.

 

Meubles, textiles, peintures, jouets, produits d’entretien, cosmétiques… peuvent altérer la qualité de notre air intérieur

 

Avez-vous le souvenir d’une « odeur de neuf » lorsque l’on vient d’acquérir un nouvel objet ? Sans le savoir, vous pouvez avoir été en contact avec des composés organiques volatils (COV). Ayant la particularité de s’évaporer facilement dans l’air, ils représentent une multitude de substances d’origine humaine ou naturelle. Parmi les plus connus, on peut retrouver le benzène ou l’acétone en industrie, ou encore le formaldéhyde dans notre habitat.

Ces substances une fois respirées, peuvent être nocives pour la santé.

Au fur et à mesure du temps, les études scientifiques se multiplient pour corréler ces constats.

Prenons l’exemple de l’étude du Dr John Henderson[7]. Dans celle-ci, il est démontré que l’exposition en période pré et post natale à des produits chimiques domestiques (désinfectant, eau de javel, aérosol désodorisant…) aurait un impact sur le fonctionnement du système respiratoire de l’enfant (plus de sifflements respiratoire, diminution des capacités respiratoires à 8 ans).  De nombreuses autres recherches pourraient être citées et étayant les risques existants notamment pour les jeunes enfants. En effet, le système respiratoire de l’enfant poursuivra son développement bien après la naissance durant les premières années de vie, puis sa maturation pendant l’adolescence.

La variabilité de la qualité de l’air intérieur est omniprésente que ce soit au travers de nos pratiques quotidiennes, des produits que nous consommons ou encore des caractéristiques du bâtiment dans lequel nous nous trouvons. Un projet réalisé par l’ADEME[8] en partenariat avec la ville de Grenoble, s’est intéressé aux impacts des fournitures scolaires sur la qualité de l’air intérieur dans les établissements scolaires, il s’agit du projet « Trouss’Air »[9]. Les conclusions de ce projet ont permis la création d’une fiche conseil à destination de tous afin d’orienter ses choix vers des fournitures scolaires moins nocives.[10]  Ce nouvel exemple reflète la complexité des interactions environnementales sur la santé, présent dans notre quotidien.

 

Les perturbateurs endocriniens : quésaco ?

 

Parmi les polluants de notre quotidien les plus « célèbres », nous pouvons citer le bisphénol A (ou BPA) dont son utilisation a été interdite dans tous les contenants alimentaires depuis le 1er Janvier 2015. Identifié depuis 2017 par l’ECHA[11], comme un perturbateur endocrinien pour la santé humaine, il représente un exemple intéressant mettant en lumière la complexité à la fois temporelle et réglementaire pour définir officiellement le caractère nocif d’une substance.

Un perturbateur endocrinien est une substance pouvant interférer sur notre système endocrinien, responsable de la sécrétion de nos hormones, agissant directement sur le bon fonctionnement de nos organes. Quelque soient les conditions de contact avec ces substances, à faible concentration sur de nombreuses années, à forte concentration sur un instant donné ou en contact avec une multitude à la fois (effet cocktail), ils peuvent altérer notre organisme et ainsi devenir un facteur de risque pour notre santé.  En effet, certains sont maintenant reconnus comme facteurs de risque dans la survenue de troubles de la croissance, de la fertilité, ou encore dans l’apparition de pathologies neurologiques ou métaboliques (diabète) et dans certains cancers hormono-dépendants (cancer du sein, de la prostate…).

Véritable enjeu sanitaire, nous les retrouvons dans de nombreux objets quotidiens (textiles, meubles, objets plastique…) et produits que nous consommons (alimentation, produits d’hygiène et cosmétique, produits d’entretien…). Depuis plusieurs années, ses effets avérés et/ou hypothétiques sont maintenant pris en compte au travers de l’élaboration de plans nationaux[12] afin de protéger la population et l’environnement.

 

Un polluant en moins, c’est une chance en plus de préserver son capital santé

 

En réduisant ou supprimant le contact avec certains produits, vous pouvez ainsi participer à protéger votre santé et celle de vos enfants. Offrez-vous l’opportunité d’agir différemment dès le premier doute en appliquant le principe de précaution. En effet, il peut se passer de nombreuses années avant qu’une substance suspectée soit avérée officiellement nocive pour la santé. En limitant votre exposition à des substances potentiellement nocives, vous participez à être acteur de votre santé et votre environnement.

 

[1] Organisation Mondiale de la Santé. 1946

[2] Définition de 1946

[3] RABHI Pierre. La puissance de la modération. Hozhoni édition.2015

[4] Bureau Européen de l’OMS-Conférence d’Helsinki-1994

[5] DOHaD : Developmental Origins of Health and Disesases

[6] Réseau D.E.S : https://www.des-france.org

[7] Etude de John Henderson (université de Bristol, Royaume-Uni) portant sur 7162 enfants. Publiée dans le Journal Européen de Pneumologie (ERJ) du 27 février 2008.

[8] Agence de la Transition Ecologique

[9] Quelles fournitures scolaires pour une meilleure qualité de l’air intérieur ? Trouss’Air : aide aux choix de fournitures scolaires pour améliorer la qualité de l’air intérieur-cas des écoles de la ville de Grenoble. Rapport final Janvier 2021. ADEME

[10] Fournitures scolaires : comment équiper ses enfants sans risque ? ADEME. 2019

[11] Agence Européenne des Produits Chimiques

[12] SNPE 2 : Stratégie Nationale sur les Perturbateurs Endocriniens / PNSE 4 : Plan National Santé Environnement

 

A propos de l’autrice :

 Jessica Lebris a pour coeur de métier celui d’infirmière puéricultrice. Après avoir exercé en milieu hospitalier puis scolaire, elle s’engage pendant plusieurs années dans le secteur de la petite enfance. Enthousiaste et passionnée, elle a toujours eu la vocation de prendre soin de l’humain pour préserver son bien-être et sa pleine santé dès le plus jeune âge. Après une phase d’expérimentation alliant Santé Environnementale et Petite Enfance, elle fonde l’entreprise Les Joyeux Pissenlits - Semer dans l’environnement pour cultiver votre santé afin de s’inscrire plus largement en tant qu’animatrice et actrice dans la transition environnementale et durable de la santé.